Les terroristes paramilitaires juifs ont intensifié leurs attaques contre les Palestiniens et leurs propriétés dans toute la Cisjordanie, l'armée d'occupation israélienne ne faisan quasiment rien pour les arrêter, écrit Khaled Amayreh.
Enlèvement d'un jeune palestinien par les troupes israéliennes d'occupation - Photo : Archives/Ma'anImages
Les colons, qui agissent selon les préceptes religieux émis par les rabbins, ont depuis longtemps adopté une politique qui consiste à attaquer « des cibles palestiniennes » chaque fois que le gouvernement israélien évoque la possibilité de les évacuer de terres saisies par la force des armes à des propriétaires palestiniens.
Le vendredi 11 Décembre, des terroristes que l'on suppose être des colons ont incendié la principale mosquée dans le village de Yasuf, à 13 kilomètres au sud de Naplouse. L'incendie a détruit tout l'intérieur du lieu de culte. L'incident, qui n'est pas le premier du genre, constitue une escalade spectaculaire dans la terreur imposée par les colons farouchement opposés à tout règlement pacifique qui restituerait une partie de la Cisjordanie aux Palestiniens.
En plus d'incendier la mosquée, les assaillants ont griffonné des slogans nazis, en hébreu, disant : « Nous vous brûlerons tous » et « Prix à payer - signé EFI », où EFI est un nom hébreu.
Munir Abboshi, le gouverneur du district de Salfit où l'acte terroriste a été perpétré, a accusé l'armée d'occupation israélienne d'encourager le terrorisme des colons contre les Palestiniens. « L'armée israélienne ne fait rien pour protéger les Palestiniens contre les agressions des colons. L'inaction de l'armée encourage les colons à poursuivre et intensifier leurs attaques contre notre peuple ».
Le lundi 14 Décembre, le rabbin en chef ashkénaze israélien Yona Metzger, a visité la mosquée endommagée, escorté par des soldats israéliens et la police palestinienne. Dénonçant l'attentat, le rabbin Metzger a comparé l'attaque de la mosquée avec la Nuit de Cristal, lorsque les tueurs nazis ont attaqué et vandalisé des synagogues, des entreprises et d'autres cibles juives à travers toute l'Allemagne en novembre 1938.
« Je suis venu ici pour exprimer mon horreur devant cet acte inqualifiable d'avoir mis le feu à un lieu saint pour le peuple musulman », a déclaré Metzger aux habitants. « C'est ainsi que l'holocauste a commencé. »
D'autres personnalités politiques et religieuses israéliennes ont également condamné l'attaque de la mosquée, disant que l'incendier était incompatible avec l'éthique juive.
Mais les dirigeants palestiniens ont cependant critiqué cette condamnation, notant que le Grand Rabbinat d'Israël est resté tout sauf silencieux à propos des assassinats, par l'armée et les colons israéliens, de civils palestiniens à la fois en Cisjordanie et à Gaza. « Metzger a appuyé sans réserve le génocide à Gaza. Il n'a jamais dénoncé ses collègues rabbins qui publient des édits exhortant les soldats à assassiner des civils palestiniens, dont les enfants », a déclaré Anwar Abboshi, un militant qui vit à Salfit. « Alors, essaie-t-il de nous dire qu'incendier une mosquée est un crime ignoble et énorme tandis que tuer des enfants serait un acte acceptable et souhaitable ? »
Comme d'autres Palestiniens, Maali accuse l'armée israélienne de légitimer avec efficacité la terreur appliquée par les colons sur les Palestiniens en omettant d'arrêter et de punir les terroristes. « Cela revient à leur donner un feu vert pour assassiner et terroriser. Ces terroristes sont autorisés à agir en toute impunité, le gouvernement israélien leur disant tout simplement qu'ils peuvent assassiner des Palestiniens et mettre le feu à des mosquées sans avoir à craindre quoi que ce soit. »
En effet, loin d'imposer la loi et l'ordre sur le demi-million estimé de colons en Cisjordanie, le gouvernement israélien a toujours adopté une politique de laisser-faire envers ces fanatiques qui essaient également et plutôt avec succès de contrôler la société israélienne en entier et même l'armée israélienne . Il est généralement estimé que plus de 50% des officiers supérieurs de l'armée sont affiliées au camp national-religieux, c'est-à-dire qu'ils se situent dans le camp des colons. Ce fait est important car de nombreux soldats et officiers choisissent d'écouter et de suivre leurs rabbins plutôt que leurs supérieurs de l'armée.
Cette semaine, un éminent rabbin des colons a ouvertement exhorté ses étudiants-soldats à désobéir aux ordres de l'armée d'évacuer les colons de sommets de collines investis en Cisjordanie. Le rabbin, Eliezer Melamed, directeur de l'école talmudique Bracha (ou Yeshiva) en Cisjordanie, a fait valoir que « ses soldats » ne pouvaient pas exécuter des ordres et des instructions opposées à leur conscience et à leurs croyances religieuses.
Visiblement perplexe et hésitant, le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, a répondu au défi de Melamed en annonçant que l'armée avait expulsé la Yeshiva du rabbin Har Bracha du ainsi nommé « programme Hesder », une combinaison compliquée d'études talmudiques et de service militaire. Toutefois, il est largement admis que Barak cédera tôt ou tard face aux colons, compte tenu de la montée en puissance de leur camp qui domine quasiment le gouvernement israélien actuel.
Cette influence prédominante est aussi ce qui empêche le gouvernement de prendre des mesures significatives pour geler l'expansion des colonies en Cisjordanie. En effet, au lieu d'exécuter les engagements pris devant l'administration Obama de démonter et retirer les soi-disant « avant-postes illégaux », le cabinet israélien a approuvé cette semaine un plan ambitieux destiné à subventionner les colonies à l'ouest comme à l'est du mur d'Apartheid. Les fonds alloués afin de « renforcer » ces colonies s'élèvent à des centaines de millions de dollars, ce qui démontre que la paix avec les Palestiniens n'est pas dans le programme du gouvernement israélien.
L'Autorité palestinienne (AP de Ramallah) doit s'inquiéter du fait que l'escalade dans les attaques des colons contre les Palestiniens - en particulier les mosquées - peut déclencher une réaction populaire qui pourrait prendre les proportions d'une Intifada. L'AP est déjà embarrassée car de nombreux Palestiniens se demandent pourquoi les quelques 70 000 agents des « forces de sécurité palestiniennes » formés par les États-Unis, ne font aucun effort pour protéger les civils palestiniens de la terreur des colons.
La réponse semble claire : la raison d'être des forces de l'AP en Cisjordanie est de combattre le Hamas, pas de combattre l'occupant israélien.
info-palestine / 21 décembre 2009