Gérard Depardieu a déjà souventes fois défrayé la chronique – judiciaire – par ses accès de violence intempestive. Par abus de la “dive bouteille” rabelaisienne que pourtant le maître de La Devinière conseilliait de n’user qu’avec toute la modération qui convient… Je ne fus donc point surprise en découvrant dès potron-minet ce titre sur 20 minutes : Gérard Depardieu s’attaque à un véhicule en plein Paris. Il s’en effet pris à un véhicule stationné près de son hôtel particulier, boulevard Saint-Germain, endommageant deux portières avant de s’en prendre au pare-brise. Le Figaro parle pour sa part d’un coup de sang de Depardieu… Sûrement bien éthylisé, le sang à en croire le témoignage du portier d’un club échangiste proche qui parle de «démarche chaloupée»…
Le propriétaire du véhicule a bien évidemment porté plainte mais l’acteur se disait incapable d’expliquer son geste à la police… Je crois cependant avoir un élément de réponse grâce à un autre article du Figaro Gérard Depardieu a été libéré.: “Apparemment, ce véhicule était garé sur un emplacement où il a habitude de stationner”, indique t-on de source judiciaire. “Il a alors eu un geste d’humeur”…
N’importe quoi ! Gérard Depardieu n’est pas encore que je sache propriétaire de l’emplacement de stationnement ni de la rue… Il se croit sans doute tout permis depuis qu’il a tourné casaque et appelé à voter Sarkozy en 2007, après avoir été un soutien de Mitterrand, puis du Parti Communiste.
Je me ferais fort de lui rappeler que la privatisation de l’espace public est un retour à la féodalité qui s’est imposée précisément par l’appropriation des biens communs aux hommes libres avant de les déposséder eux-mêmes de leurs biens par divers procédés. Lire à ce sujet «Mutation féodale, X-XIIe siècle» de Jean-Pierre Joly et Eric Bournazel (Puf – Nouvelle Clio 1991). Fort instructif. J’ai de plus en plus l’impression que l’abolition des privilèges votée la nuit du 4 août 1789 a été rayée d’un coup de plume par l’ultralibéralisme.
A priori Gérard Depardieu a été entendu par la police mais il ne s’agissait pas d’une “garde à vue” telle que la subirait quiconque. A fortiori un jeune délinquant d’une banlieue un peu craignos serait déjà embastillé après une vague comparution directe. Ne me faites pas dire que j’approuve les délinquants, pauvres petits cons qui pourrissent la vie du voisinage ou viennent faire la baston dans Paris ou certaines banlieues. Je remarque simplement que les pipoles ou les nantis ont droit à des égards que l’on refuse aux autres et cela m’insupporte.
Dans un véritable Etat de droit démocratique où, de surcroît l’égalité est inscrite aux frontispices des édifices publics, tous les contrevenants devraient être poursuivis de la même façon. Ni plus ni moins de rigueur. Sed lex, dura lex. Mais rien de nouveau depuis La Fontaine : «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir».