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Google vs Bibliothèques

Publié le 22 décembre 2009 par Arsobispo

Tout le monde doit le savoir, le tribunal de grande instance de Paris a condamné Google pour contrefaçon suite à une plainte du groupe d’éditions La Martinière et ordonné l’exécution provisoire d’un jugement condamnant l’entreprise américaine à 300 000 euros de dommages et intérêts et une astreinte de 10.000 euros par jour en cas de maintien sur son service ‘’Google Books'’ d’extraits littéraires au delà des 30 prochaines jours.

A cela, répond Google France, par la bouche de Benjamin du Chaffaut,.son directeur juridique :”Ce n’est pas une injonction générale d’interdiction de référencer tous les ouvrages de tous les éditeurs, c’est uniquement, d’abord les ouvrages sous droit d’auteur, et ceux de ‘’La Martinière”. Google France va donc très certainement faire appel.

Une fois de plus, l’esprit de la loi est ignoré au profil du texte et renvoi dos à dos les codes civil et pénal. Emmanuel Carrère dans son très beau roman « D’autres vies que la mienne », rappelle que la plupart du temps, les entreprises savent parfaitement opposer avec succès les cours de cassation à celles d’instance. Il rappelle cette maxime de l’Ecole Nationale de la magistrature «le code pénal est ce qui empêche les pauvres de voler les riches et le code civil ce qui permet aux riches de voler les pauvres ». Cette affaire va-t-elle lui donner raison ? Car dans l’histoire, c’est bien les bibliothèques, qu’elles soient nationales ou non, qui ont le rôle de pauvres. A suivre…

Et puisque je viens de faire intervenir le roman d’Emmanuel Carrère, parlons-en car il le mérite. Aussi, j’aimerai poser cette question à l’auteur : Pourquoi avoir fait intervenir dans la première petite partie du roman un couple venant de perdre leur fille emportée par le tsunami de décembre 2004 ? Je regrette que le livre se soit quelque peu perdu avec cette introduction et ne se soit pas concentrer uniquement sur l’histoire de ces deux merveilleux personnages - à priori non fictifs - tous deux juges, tous deux rescapés du cancer, tous deux boiteux, tous deux amis et tous deux si humains. Une leçon de vie, de dignité et de grandeur moral que tout le monde devrait lire, malgré les tragédies qu’il relate.


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