Magazine Politique
La crise couve à l'UMP. Les tensions d'hier soir ne sont que les annonces de secousses autrement plus fortes au lendemain des régionales. Dominique de Villepin peut désormais envisager le rapport avec cette formation politique sous des jours nouveaux.
Les parlementaires sont inquiets par deux phénomènes qui remontent du terrain :
- la "sévérité" du vote de mars 2010,
- la logique qu'avec Nicolas Sarkozy, le pouvoir doit maintenant être "partagé".
Sur le premier point, il est loin le temps où le jeune énergique Ministre de l'Intérieur était le rebelle courageux qui voulait réformer la France et faire sauter les verrous. Aujourd'hui, dorures aidant, Nicolas Sarkozy incarne le pouvoir, tout le pouvoir, même trop de pouvoirs.
Les relations avec les "grands" le placent dans l'élite protégée avec laquelle il assume trop de proximité.
Mais surtout, l'opinion a le sentiment que le meilleur service à rendre à Nicolas Sarkozy c'est de ne pas lui donner tout le pouvoir. Des groupes qualitatifs montreraient même qu'en cas de victoire à la présidentielle une partie importante de l'opinion souhaiterait une nouvelle cohabitation pour mieux équilibrer les pouvoirs...
Dans ces circonstances, Dominique de Villepin voit s'engager l'année 2010 sous de nouveaux jours.
Il ne lui reste plus qu'à trouver les actes fondateurs pour exprimer sa conversion au peuple. En 1995, Chirac l'a assumée un soir du 6 mars lors d'un colloque de la Fondation St Simon. Son "écoutez M'sieur Minc" est resté dans toutes les mémoires ajoutant ensuite un "vous savez combien cela représente un loyer dans une HLM, M'sieur Minc ?". Du grand art devant une assemblée alors proche du fou rire.
Les circonstances ne devraient pas manquer ...