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Vaccin, Burqa, sondages ou Edvige à la Sécu... C'est Noël en Sarkofrance !

Publié le 23 décembre 2009 par Juan

A Noël, point de trève. les polémiques reprennent et se succèdent. Copenhague oublié, voici le retour d'une loi contre la Burqa, l'indignation Bling Bling de Nicolas Sarkozy contre les retards d'Eurostar, une enquête sur les sondages élyséens ou ... un fichier géant contre les fraudeurs à la Sécu. Joyeux Noël !
Un vaccin présidentiel contre la burqa ?
Sarko est vacciné. Le président a laissé quelques millions de Français se faire vacciner avant de procéder lui-même à l’injection du vaccin anti-grippe A, mardi 22 décembre. Sans rire, ni gêne aucune, il s’est écrié : "Je ne peux pas dire aux gens vaccinez-vous et ne pas le faire moi-même !" Hasard ou coïncidence, Nicolas Sarkozy a fait cette annonce le jour même où Barack Obama publiait une photo se faisant lui-même vacciné, déclaration à l'appui ("Les gens doivent compendre que le vaccin est sécurisé"). En France, la grippe A n'a pas fait le plein. Le gouvernement a encore quelques 88 millions de doses sur les bras, sur les 94 millions commandés l'été dernier.
La majorité n'est en revanche pas vaccinée contre les couacs. Le débat sur l'identité nationale n'en finit pas de faire des dommages collatéraux: après les dissidents Raffarin et Juppé, voici que la secrétaire d'Etat aux Aînés claque la porte d'une réunion des députés UMP qui planchait sur le projet de loi contre la Burqa. Nora Berra n'a pas supporté les propos de Pascal Clément, député UMP et ancien garde des Sceaux, qui s'insurgeait contre les minarets : "Le jour où il y aura autant de minarets que de cathédrales en France, ça ne sera plus la France". L'ancien Garde des Sceaux est très fin...
Cette semaine, Eric Besson n'a pas rejeté l'idée d'un appel FN à voter UMP au second tour des prochaines élections régionales au cas où le parti frontiste serait en situation de se maintenir: « Je ne sais pas, nous n'en sommes pas là. » Et le ministre d'ajouter, à propos du regain de popularité du FN dans les sondages: « Je ne vais pas commenter ce que dit le Front national. (…) Il y a une part des Français qui s'interroge effectivement, il ne faut pas tourner autour du pot, sur la capacité qu'a la France de rester une terre d'immigration réussie, d'intégration, d'assimilation comme disaient les vieux républicains, et qui s'interroge aussi, sur la place de l'Islam dans la république française. Cette question-là il faut la traiter froidement, sereinement, de façon républicaine. » Comme le note Julien Martin sur Rue89, même les sondages Opinionway relèvent une remontée du FN (de 6% des intentions de vote en octobre, à 10% en décembre), parallèle à une baisse de l'UMP (de 36 à 30%).
Une enquête sur les sondages
Nicolas Sarkozy voulait l’éviter. Il y aura droit. Sauf coup de théâtre, une commission d’enquête parlementaire sur les dépenses de sondages engagées par le gouvernement sera constituée. Elle pourra enquêter, par ricochet, sur la boulimie sondagière de Nicolas Sarkozy. Le terrain d'investigation est suffisamment large: "les dépenses d'études d'opinion relevant des crédits budgétaires votés par le Parlement depuis 2007". L’Elysée a-t-elle fait financé des enquêtes d’opinion de l’UMP avec l’argent des contribuables ? la question dérange, tant on devine la réponse.
Le 14 décembre dernier, un article du Parisien/Aujourd'hui en France s'inquiétait de l'explosive facture des dépenses de communication de l'Elysée. " Selon nos calculs, confirmés par l’Elysée, en 2009, plus de 7,5 millions d’euros d’argent public ont été déboursés pour valoriser la seule image de Sarkozy." Le quotidien publiait quelques détails, que la commission appréciera:

TOTAL : 7 515 000 €
Equipe : 51 personnes (7 départs non remplacés depuis 2007) Fonctionnement : 960 000 €
Investissement : 570 000 € (surtout Internet)
Salaires : 2 878 000 €. Soit un salaire moyen de 4 700 €
Déplacements : 935 000 € (préparatifs des voyages du président)
Sondages : 1 989 000 € (3 millions d'euros en 2008)
Abonnements presse : 181 000 €
Autre affaire de gros sous, le futur "Pentagone à la Française" coûtera ... 2 milliards d'euros. Rien que ça. La rigueur n'est-elle pas pour tout le monde en Sarkofrance ? Le ministère de la Défense va regrouper tous ses services dans le 15ème arrondissement de Paris d'ici 2014. Ce sera un "grand geste architectural", a expliqué Hervé Morin.
Une polémique chasserait-elle l'autre ? Après les sondages, voici le retour des fichiers...
Big Brother à la Sécu
La Sécurité Sociale s’est offerte cette semaine un fichier géant de lutte contre les fraudes. Un frère jumeau du controversé Edvige, en quelque sorte, créé par un décret publié au Journal Officiel vendredi 18 décembre 2009. A partir du numéro d'inscription au répertoire national d'identification des personnes physiques (NIR) d'un assuré, les agents habilités pourront accéder aux données et informations en provenance de la Sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille et Urssaf), des caisses de congés payés et du Pôle emploi.
Les finalités de ce futur Répertoire national commun de la protection sociale (RNCPS) sont explicites :
1° Simplifier les démarches des bénéficiaires de droits et prestations par la mise en commun, entre les organismes, d’informations dont la fiabilité est garantie par les organismes qui les fournissent ;
2° Améliorer l’appréciation des conditions d’ouverture, la gestion et le contrôle des droits et prestations des bénéficiaires de la protection sociale, par l’identification des bénéficiaires et ressortissants, par l’information des organismes habilités sur l’ensemble des rattachements, droits et prestations de leurs ressortissants et par l’aide apportée à ces organismes pour la détection de droits et prestations manquants ainsi que des anomalies et des fraudes ;
3° Rationaliser et fiabiliser, par l’utilisation des données d’identification du système national de gestion des identifiants géré par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des travailleurs salariés, les échanges de données entre les organismes de protection sociale, mentionnés notamment à l’article L. 114-12 du code de la sécurité sociale ainsi que les échanges entre ces organismes et les administrations fiscales prévus par le présent code ;
4° Produire des statistiques anonymes à des fins de contrôle de la qualité des procédures ou de dénombrements relatifs à l’ensemble des informations contenues dans le RNCPS.
La liste des informations recensées par le RNPCS est très exhaustive : NIR, nom, prénom, coordonnées, sexe, date et lieu de naissance, famille, historique des prestations sur 5 ans, adresse physique et électronique, et surtout tous les « incidents s’étant éventuellement produits avec cette adresse si l’organisme en a connaissance ». Ce fichier sera créé par les services de Xavier Darcos, au ministère du Travail. On ne sait pas si la CNIL a été d'ores et déjà saisie du projet devenu loi.

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