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Sarkozy gronde à Copenhague

Publié le 19 décembre 2009 par Juan

A l'heure où nous écrivons ces lignes, Nicolas Sarkozy négocie "d'arrache-pied" un projet d'accord sur le climat à Copenhague. A lire les commentaires et les réactions officielles, il est sans doute le seul à ainsi croire à son importance.
Lors de son intervention, jeudi 17 décembre, au sommet de Copenhague, Nicolas Sarkozy s'est voulu ultra-offensif. Les (télé)spectateurs français savaient depuis la veille que les objectifs français restaient modestes. Sarkozy veut que le sommet acte que le réchauffement est un problème, que des objectifs soient fixés, et qu'une organisation environnementale mondiale prenne le relais de suivi des engagements...
Jeudi à Copenhague, le président français a fait l'acteur: "Nous ne sommes pas ici pour un colloque sur le réchauffement climatique, nous sommes ici pour prendre des décisions", a -t-il soutenu. "Si nous continuons comme ça, c'est l'échec" ou encore "Si on continue comme ça, on court à la catastrophe". Il s'est aussi permis de faire la leçon à Barack Obama: "Les Etats-Unis, première puissance du monde, devront aller au-delà des engagements qu'ils ont annoncés". Il a raison. mais cela ne l'exonère pas de la confusion générale à laquelle la France a contribué ces derniers jours, en cautionnant une proposition européenne minimaliste car conditionnée, puis en tentant de convaincre l'Afrique de promouvoir des objectifs plus ambitieux. Que faut-il comprendre ? Jeudi, Sarkozy a eu les mots qui fâchent: "Qui osera dire que l'Afrique et les pays pauvres n'ont pas besoin des moyens. Qui osera dire qu'il est contre que cet argent soit donné aux plus pauvres. Mais je dis à nos amis africains, si nous n'avons pas d'accord vous serez les premières victimes. Ne vous laissez pas voler cet accord!" Copenhague est bloqué notamment en raison des timidités américaine et européennes et des résistances chinoises.
Quand au grand ami de la France, la Chine, ses prises de positions ont ridiculisé les 30 mois de courbettes sarkozyennes. Jeudi, Sarkozy tentait de faire entendre raison à son ami: la Chine "ne peut pas considérer que la transparence des efforts de chacun soit une remise en cause de la souveraineté de chacun".
"Pas un seul de nous ne s'en sortira s'il n'est pas à la hauteur de la responsabilité historique de Copenhague. C'est tout de suite qu'il faut négocier. La France et l'Europe y sont prêts" a conclu le président français.
Si c'est vrai, espérons qu'il en tirera les conclusions pour son propre sort.
Une (mauvaise) porte de sortie se dessine : reporter les décisions à une prochaine rencontre sur le climat prévue à Mexico... Les quelques 120 chefs d'Etat arrivés, à l'instar de Nicolas Sarkozy, à Copenhague théatralisent au maximum leurs interventions. Et sur ce registre, Nicolas Sarkozy est certainement le mieux placé.


Conférence de presse conjointe :Nicolas Sarkozy et Lula CO15
par Elyseecop15

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