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Pere noël apporte-moi le corps de bruce willis

Publié le 24 décembre 2009 par Carmel

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J’ai commencé à 12-13 ans. Avec des bouteilles d’eau. 1 litre = 1 kilo. Wouah, énorme. Il fallait que je fasse au moins 100 répétitions pour sentir mes biceps travailler. Oui, les biceps. Tous les mecs commencent par là quand ils débutent la muscu. Pour qu’ils gonflent. Les biceps. Et pour ensuite se faire tatouer « Maman t’es la plus belle et je n’aime que toi. Forever and ever ! ». Çà prend de la place, surtout le point d’exclamation. Faut 30-35 cm de tour de biceps pour faire tenir toutes les lettres.
J’ai mesuré.
Peu y arrivent au final.

Vous l’avez compris. Aujourd’hui je vous parle gros bras, grosses cuisses et gros pecs. Tout le contraire de moi. Je sais, un mythe s’effondre. Je ne suis pas celle dont tu rêves fidèle lectrice. Je suis taillé comme une ablette. Ou un sandwich SNCF version Renaud dans les années 70. J’ai des os larges comme des brindilles. Des doigts de pianiste. Des épaules aussi puissantes qu’une feuille de papier format A4. Imaginez le drame à l’adolescence. Quand tous les autres se sont développés à vue d’œil. Moi je suis resté figé dans mon corps tout maigrelet. Heureusement mes longues années de psychanalyse version Woody Allen et all-musculation.com m’ont aidé à comprendre pourquoi je suis comme çà. C’est mon héritage. Je suis ectomorphe. Pas sûr que cette classification soit très scientifique. Remarquez pour Freud aussi y’a débats, alors autant se raccrocher à ce qu’on peut. Faut faire avec. Deux points ouvrez les guillemets. Le type ectomorphe est de nature nerveuse, très actif, qui mange beaucoup sans prendre de poids. Il est plus adapté à des sports d’endurance qu’à la musculation. Pour lui la sèche sera facile et son corps esthétique. Fermez les guillemets.
Disséquons mot à mot cette définition.

 Nature nerveuse. Pas de doute. Je suis un grand stressé de la vie. Tout à l’intérieur de moi. Même si dehors c’est la maîtrise absolue. Quand le conflit devient trop fort entre mon ying et mon yang, là, c’est le big bang. Mon univers se dilate très vite. La poussière d’étoile qui est en moi redevient énergie en fusion (NDLR : excellente Théma sur Arte, et merci à Hubert Reeves d’exister). Puis se contracte. Beaucoup plus lentement. Robert, cosmos, même combat.

Très actif. Blanche-neige. 3 nains dont 1 très…exigeant. Un boulot. Du sport quasi-touslesjours. 2 marathons par an. Un job de pigiste. Ouais. Je coche aussi la case.

Qui mange beaucoup sans prendre de poids. Euh… là, non. Je mange beaucoup, certes. 5 tartines beurre et miel au petit déj. Du fromage blanc midi et soir. Des carottes râpées. Des bananes. Plein de bananes. Et des pâtes, des pâtes et toujours des pâtes. Des pizzas. Sauf que… à ce tarif là, tout comme vous et hors plan d’entraînement marathon, j’ai la bouée d’amour qui se gonfle. Pas la version XXXL façon Sarko à la pagaie. Mais quand même.

Plus adapté à des sports d’endurance qu’à la musculation. P*****. Faut que j’apprenne çà après 20 ans passés à arpenter les salles de muscu. Jean de Beauvais dans les années 80. Haut de forme à Nancy en 90. Mon garage à Poitiers dans les années 2000. J’ai dépensé tout cet argent pour rien. Personne ne me l’avait jamais dit. Je suis foutu. Condamné à vivre dans ce corps de Fifi brin d’acier. Prisonnier version numéro 9. Je ne serai jamais Bruce Willis. Jamais je ne sauverai le monde. Me reste les sports d’endurance. Comme quoi rien ne sert de lutter contre ses gènes… Tu seras marathonien mon fils. Oui papa Noël.

La sèche sera facile et son corps esthétique. La sèche, c’est la perte de poids. De Niro dans Raging Bull qui court dans un sauna pour perdre 500 g. D’eau. Encore gagné pour moi. 2006, la découverte de la maladie d’Enzo, un plan d’entraînement sur semi. Je perds 7 kgs. 64 kgs tout mouillé pour 1m77. Aujourd’hui, çà va mieux.  J’ai retrouvé un corps… esthétique. Elles en sont toutes folles à l’élection de mister camping. OK, c’est pas vrai. Y’a que Mel qui le connaît et elle le trouve inconfortable. Impossible de s’endormir sur moi en regardant la télé. Trop dur. Jamais contente.

Voilà, vous savez tout de mon corps et de son histoire personnelle. Qui est aussi la mienne. Lui et moi on se transforme avec le temps. Oui, transformer. Parce que comme disait Jean-Jacques Rousseau avant sa perf au marathon de Paris en 1736: « Plus le corps est faible, plus il commande; plus il est fort, plus il obéit. »

 Avec tout çà, je ne vous ai pas beaucoup parlé d’entraînement en muscu. Ce sera pour la prochaine fois. Si vous êtes sages comme dirait le Père Noël.

JOYEUX NOËL A TOUS !

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