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Dans la hotte de mémé Kamizole : le volcan sur lequel vivent les banquiers et tous les spéculateurs… en attendant le prochain tsunami financier ?

Publié le 26 décembre 2009 par Kamizole

Comme chacun sait, les tsunamis sont déclenchés par les éruptions volcaniques et plus particulièrement celles des volcans sous marins. La crise couve toujours et ce sont précisément les actifs “toxiques” des banques qui n’apparaissent toujours pas dans leurs bien curieux bilans qui constituent le principal danger d’un prochain éclatement des bulles spéculatives qui ne manquent pas en dépit de l’alerte du krach boursier du 11 septembre 2008.

La terre a certes frémi mais sans doute pas assez pour que l’on prît les nécessaires mesures de bons sens : «Encore une minute, Monsieur le Bourreau» !… Ils sont en effet en tout point semblables à la Du Barry qui périt lamentablement sur l’échafaud, rentrée d’exil d’Angle-terre uniquement pour mettre ses bijoux à l’abri…

Les banquiers et autres financiers ou multimilliardaires ne veulent rien lâcher de leurs pépètes ni, moins encore, que l’on instituât des règles contraignantes : seule comptant la loi du fric et du “toujours plus”. Ils préféreraient encore mettre la planète à feu et à sang plutôt que d’y renoncer un tant soit peu.

Les banques n’ont rien changé. Elles continuent de spéculer, de vendre des produits risqués – et d’en créer de nouveaux, encore plus “toxiques”, ce qui était aussi prévisible que le nez au milieu de la figure – d’engranger des profits qui servent aux substantiels salaires des dirigeants, aux bonus des traders et à leurs actionnaires. Elles refusent toute contrainte réglementaire, menacent de quitter la Grande-Bretagne quand Gordon Brown instaure une taxe sur les profits, etc…

Mais les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Les banques n’ont toujours pas de “fonds propres” qui garantiraient les risques inconsidérés qu’elles prennent… Elles vivent “à crédit” : ce sont en effet leurs dettes qui constituent la majeur partie de leur capital. Les fonds que nous y plaçons tous et chacun. De nos revenus mensuels à notre épargne… Plus ou moins élevés, peu importe : nous sommes leurs créanciers.

Nous avons vu combien la panique des clients avait pu déstabiliser certaines banques au point d’en précipiter la déconfiture : il suffit en effet que les clients viennent en grand nombre retirer leur épargne. De simples rumeurs suffisent à amplifier la panique. Par qui sont-elles lancées ? Mystère et boule de gomme.

Le pire est très certainement devant nous, n’en déplaise au thuriféraires de la reprise qui nous assurent – comme dans les années 75-85 - à la moindre hirondelle qui n’a pas même eu le temps de faire son nid que nous atteindrions “le bout du tunnel”. Manque de pot, ils prennent leur vessie pour une lanterne – ou plus sûrement essaient de nous en convaincre pour nous faire patienter pendant qu’ils se gobergent à tout va – et tout reste dans le “pot au noir”. Aucune éclaircie à l’horizon, bien au contraire. Les millions de chômeurs et la France qui souffre n’en voient toujours pas la couleur.

Dominique Strauss Kahn remarquait dans une interview donnée au Figaro le 24 novembre 2009 «Il faut revoir notre modèle de croissance» qu’il existe encore au moins 50 % de fonds toxiques qui n’ont pas émergé à la surface et il redoute que le semblant de reprise qui s’est amorcé ne favorise un retour de la spéculation tous azimuts sur les matières premières et le pétrole.

Pour sa part, l’économiste Jean-Paul Fitoussi – que l’on ne saurait taxer de gauchisme ! - prévoit l’éclatement de la prochaine bulle spéculative pour la mi-2010. Elle devrait faire davantage de ravages car les Etats ne pourront soutenir indéfiniment les banques. D’abord parce que l’endettement de chacune dépasse d’au moins 10 fois le PIB des Etats où elles ont leur siège ou des succursales et qu’ensuite les populations négligées pendant que l’on soutenait les banques à grands coups de milliers de milliards de dollars ne le supporteront sans doute pas sans réagir… Trop c’est trop !

Faut-il en avoir peur ? Si les choses devaient demeurer en l’état, en pire, c’est évident. Nous n’aurions plus que les yeux pour pleurer et même plus de mouchoir pour essuyer nos larmes.

Mais pas forcément si cet ultime tsunami emportait tout sur son passage… et qu’au lieu de rechercher à replâtrer une fois de plus ce système aussi mortifère que moribond et en chassant tous ceux qui y participent et/ou l’on maintenu à bras le corps nonobstant l’inanité et l’iniquité des mesures prises pour les seuls intérêts des banque au détriment des populations, les forces vives – nous tous – pourrions prendre enfin les choses à bras le corps et remettre “l’intérêt” général au goût du jour.

“On achève bien les chevaux” - titre d’un livre et du film éponyme qui se déroule précisément pendant la dépression des années 30. Pourquoi pas les banques ?

Chance inespérée d’en finir avec la mondialisation ultra-libérale et les dégâts considérables qu’elle a infligés à “l’économie réelle” et donc en dernière analyse à l’ensemble de la planète et tous ceux qui y vivent.

De redonner sa place à l’économie – étymologiquement “administration de la maison” – toute sa place mais rien que sa place pour que la “maison commune” redevienne vivable et que l’on prenne enfin en considération l’homme et ses besoins réels - “mesures de toutes choses” - comme l’enseignait au Ve siècle avant JC le philosophe sophiste Protagoras…

Chiche ?


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