Qu'en un mois 72 personnes aient consulté la page consacrée le 15 juillet 2006 au
hoax de Baltimore, je puis le comprendre, étant donné la nature mythique de ce texte, et le fait que j'en révèle en commentaire
l'origine. Enfin, si l'auteur en est clairement identifié, les raisons qui ont fait qu'il fut enrobé dans une rumeur
invoquant l'archétype de l'enfant trouvé demeurent à éclaircir, personne n'ayant pu établir de liens directs entre un projet de carte de voeux d'Adlai Ewing Stevenson et une récupération par des mouvements pacifistes, acteurs présumés de cette pieuse supercherie.
Les manuscrits se réfugient habituellement dans les bouteilles, à Saragosse, dans la malle du Docteur Watson, voire dans les papiers d'Antoine Roquentin...Il est moins fréquent qu'ils se
dissimulent dans une église qui n'existait pas à la date de la trouvaille.
Qu'en un mois 39 investigateurs aient déniché mes papiers publiés sous l'égide du Haikou, je peux aussi l'accepter. Non que je
sois expert en matière de formes fixes, extrême orientales qui plus est. Mais tout lecteur qui s'intéresse à la poésie francophone actuelle ne peut manquer d'être humecté de quelques
embruns de la déferlante du haikou. Exercice mental bienfaisant pour quelques poètes que sa concision lapidaire fascine, il a le charme d'autoriser toute personne sachant
identifier les nombres premiers 3 -pour le nombre de lignes-, 5 et 7 -pour le nombre de syllabes-, à se croire douée de savoir écrire poétique. Encore que la scansion a postériori révèle souvent
quelque laisser-aller dans l'art du décompte.
Mais qu'en un mois 35 fouineurs aient exhumé mon petit article du 25 mai 2007 sur l'art de débillarder les rampes, qui n'a aucun lien avec celui, plus populaire, de décaler les
sons, voilà qui ne me laisse pas de bois. Et le débillardeur, l'escaliéteur, qui est le vrai héros de cette affaire pourrait être mécontent que la gougueulisation de l'expression
rampe débillardée conduise à mon texte avant de faire lien avec son propre site. Je tiens à réparer ici cette
injustice. D'autant qu'il m'avait aimablement fourni la photo qui illustre le papier en question.
Crédits : merci à Étienne Desthuilliers, propriétaire de ce cliché et escaliéteur expert en débillardage de rampes.