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Dans la hotte de mémé Kamizole : Nicolas Sarkozy et son débat sur l’identité nationale… une fois de plus la risée de la presse internationale !

Publié le 28 décembre 2009 par Kamizole

sarko-pabo.1261990121.jpgÇa, ce n’est pas précisément cadeau ! Nous attendrons de voir comment il se comportera au Maroc pendant ses vacances de Noël… Comment expliquera-t-il dans un pays musulman où, ce me semble, le roi est “Chef des croyants” le mépris dans lequel il tient les musulmans en France ?

Accessoirement, je me demande qui l’invite – ce serait vraiment le diable qu’il paye son séjour, ce n’est guère dans ses habitudes – et qui lui aura éventuellement prêté un jet privé.

Une chose est certaine : à l’étranger personne ne risque de nous envier le Président de la République. La presse internationale ne perdant aucune occasion de se foutre carrément de sa tronche. “n” repetitas : Identité nationale : la presse mondiale raille “la mauvaise idée de Sarkozy” lis-je dans Le Monde. Ils vont finir par se demander si nous ne sommes pas les plus cons de la terre pour l’avoir élu… Quand bien même ne ferais-je nullement partie des quelques 53 %, j’avoue qu’être représenté par “Ça” me fiche grave la honte. J’ai quand même une toute autre idée de la France et la sienne est des plus rances. A franchement parler, puisque préci-sément nous sommes invités à nous pencher sur l’iden-tité nationale, j’ai drôlement mal “à ma France”

Serions-nous coupables de quelque chose ? Qu’aurions-nous fait au Bon Dieu pour mériter pareille indignité… nationale ! Avoir un Président de la République qui est perpétuellement la risée de la presse internationale, quoiqu’il fît ? Nicolas Sarkozy est un bien étrange alchi-miste qui pensant fabriquer de l’or avec des matériaux nobles transforme tout ce qu’il touche en un vil plomb mortel. Saturnisme de l’esprit.

Sans doute de nombreux pays comme les Etats-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni ont-ils une vision communautarisme qui n’est pas la nôtre et ne partagent-ils pas notre conception laïque de la vie publique. Mais au-delà de ces différences, si importantes soient-elles, ils n’ostracisent pas les étrangers autant que le souhaite Nicolas Sarkozy, se fondant au demeurant sur une conception purement religieuse, bien évidemment contraire à nos principes républicains.

La correspondante du Los Angeles Times a assisté, médusée, à un des débats sur l’identité nationale organisé dans une préfecture : «Des charges xéno-phobes et une cacophonie d’accusations énervées»… et avoir entendu un participant clamer, dans une ambiance de tension : «Pour être Français, il faut avoir du sang français» la laisse “perplexe”…

Certes, l’argument n’est pas nouveau, il a été moult fois repris sur le site officiel du débat ainsi que dans les préfectures. Mais il prêterait doucement à rigoler si l’on veut bien se souvenir que Cécilia Sarkozy se vantait de n’avoir aucune goutte de sang français dans les veines !

Quant à Carla Bruni, qui n’est pas encore française si les procédures légales ont été respectées – quoi qu’en pouvaient prétendre aussi bien l’Elysée que Nicolas Sarkozy, le mariage ne donne plus droit automati-quement à la nationalité française aux époux étrangers d’un(e) Français(e) qui en feraient la demande – elle s’était répandue dans une charge contre les Français dans un quotidien britannique avant même d’avoir épousé Nicolas Sarkozy…

On peut donc douter de son attachement à l’identité nationale ! C’est bien joli de vouloir faire le ménage mais mieux vaut commencer par balayer devant sa porte et celle de l’Elysée ressemble de plus en plus furieusement à l’antichambre des Ecuries d’Augias.

Le Times s’intéresse plus particulièrement au «cas Besson», recensant tous les petits noms – Laval, Pétain, pour les moins durs ! - dont il est affublé. Il incarnerait parfaitement «l’idiot flagorneur d’une comédie de Molière, rôle qu’il peut continuer à jouer puisqu’il a toujours le soutien de Nicolas Sarkozy». Echange de bons procédés : plutôt que Tartuffe choisissons le traître Iago chez Shakespeare.

“La mauvaise idée de Sarkozy” titre L’argentin Pagina 12 qui présente Nicolas Sarkozy «comme un chef d’orchestre ayant bien du mal à jouer autre chose que la cacophonie». L’on ne saurait mieux dire ! Ainsi s’expliquent les “COUAC ! COUAC !” à répétition de la communication élyséenne et gouvernementale. Tout a fait logique au demeurant puisque c’est Nicolas Sarkozy himself qui a également écrit la partition… Pour El Pais, le débat “court le risque de s’envenimer un peu plus chaque jour et de se transformer en boomerang contre celui qui l’a lancé”

C’est dans la presse des pays majoritairement musulmans que la pilule a le plus de mal à passer… Le Malaysian Insider explique à ses lecteurs que l’Europe connaît depuis longtemps des lois régissant les religions, “mais jusqu’ici ces mesures s’attaquaient à des points bien précis et à des problèmes existants, alors que la nouvelle fournée de mesures européennes est basée sur des mythes”.

Cependant que dans le journal émirati Khaleej Times, l’écrivain Iman Kurdi estime que «l’identité nationale française est peut-être mise en péril, mais plus “par les Starbucks et McDonald’s” qui fleurissent à Paris, que par les jeunes musulmans». Ce en quoi je ne peux que lui donner raison, la malbouffe généralisée ne faisant nullement partie de nos traditions culinaires.

Dans le journal sénégalais Le Soleil, Modou Mamoune Faye s’étonne «qu’en France où il existe un ministère de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale certains politiques ne semblent pas avoir pris conscience de la marche irréversible de l’humanité vers un monde où les cultures, les peuples et les nations vont de plus en plus s’imbriquer, se mélanger et se métisser»

Mais comme le remarque à juste titre le portail panafricain Afrik.com «Le racisme s’invite dans le débat officiel». C’est sans nul doute possible la pierre d’achoppement de ce débat qui surfe sur tout ce qu’il peut y avoir de pire. Nicolas Sarkozy voulant du «gros rouge qui tache» pour récupérer l’électorat populaire acquis aux idées de Le Pen il ne récolte que celui de la honte.

J’étais assez outrée – mais en même temps confondue devant pareille connerie sans nom – d’entendre il y a quelques années Le Pen déclarer que les vrais Français étaient issus en ligne directe des Gaulois…

Je ne saurais dire si c’est de l’ignorance ou de la mauvaise foi, sans doute les deux… mais j’étais alors plongée dans les premiers chapitres de la magistrale «Histoire de France» de Georges Duby et notamment ceux qui avaient trait aux invasions, de la conquête Gallo-Romaine aux dernières invasions (840-980) en passant par les migrations barbares des IV° et V° siècles, en ayant garde d’oublier les Vikings qui firent souche… normande.

Si n’était le pur racisme – qui se pare d’islamophopie pour mieux se masquer – et sourd derrière la puérile “peur du noir”, le débat sur l’identité nationale n’aurait pas lieu d’être. La France a toujours été une terre d’accueil. Sinon comment expliquerions-nous que François 1er ait institué en 1515 “le droit du sol” à la place du “droit du sang” comme un des moyens d’acquisition de la nationalité française ?

Certes, cela n’a pas toujours été facile pour les migrants, qu’ils fussent naguère Espagnols, Italiens, Porgugais, Polonais. Même mon Ecossaise de mère en a également pris pour son grade. Mais tous sont devenus des Français à part entière, même ceux qui ne renonçaient pas à leur nationalité d’origine.

Il est calamiteux de faire d’emblée un procès de non intégration. Surtout quand les étrangers que l’on fustige vivent le plus souvent dans des conditions sociales et matérielles particulièrement difficiles. Je ne suis nullement angéliste et sais parfaitement que la délinquance et la violence pourrissent la vie dans les banlieues. Elle est intolérable d’où qu’elle vienne de même qu’il est inacceptable qu’il y circule des armes et de la drogue.

Mais il existe des cons et des délinquants qui sont Français à 100 %, il ne faudrait peut-être pas l’oublier. Et combien de jeunes et moins jeunes d’origine étrangère qui galèrent plus ou moins dans les banlieues et sont tout à fait honorables ?


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