Il était une fois un premier ministre qui voyait plus loin que le bout de son mandat. Comme il avait été capitaine d`industrie avant de devenir politicien, il avait pris l`habitude du principe de décision pour action.
Or, ne voilà-t-il pas qu’il se mit en tête de combattre un vieux principe : la croissance (économique) ne se décrète pas. Et bien si. Comme l’industrie fout le camp ( à l’étranger), le ministre dit : « En économie, qui dit enjeux, dit vision. Pour ma part, j’ai déjà eu l’occasion de dire que j’inscrivais jusqu’au terme de mon mandat l’action du parlement autour de 3 ambitions :
1ère ambition : à horizon de 25 ans, le Québec peut se mobiliser pour prétendre faire partie du« top 5 » des économies nord-américaines.
2ème ambition : dans ce but, à horizon de 10 ans, le Québec doit chercher à devenir l`économie la plus dynamique de l’Amérique du nord.
3ème ambition : d’ici 2013, pour réussir ces défis, il faut être le pays le mieux préparé à ce que j`appelle « l`économie d`après ».
Les règles et les facteurs de compétitivité économique sont en train de changer en profondeur en raison de trois grands renversements de tendance bien connus : l’avènement d’une économie post transition démographique, post industrielle et post pétrole qui va définir de nouveaux modèles de croissance. Voilà pour moi trois enjeux économiques majeurs : la transition démographique, l’économie de la connaissance et de l’immatériel, l’énergie. »
Ainsi, ce sont les services qui vont faire la soudure et remplacer l’industrie défaillante. En l’occurrence, « la réussite de l’entrée de plein pied dans l’économie de l’immatériel et de la connaissance ». Et cela se décrète…Pour porter, ajoute le Ministre, notre croissance à 3% ou 4% l’an ( !), il a indiqué devant son auditoire (assez subjugué, je dois dire) qu’il prendra – avant de quitter la politique - plusieurs mesures concrètes immédiates dans le prolongement du rapport « Fortin-Gagné-Godbout-Montmarquette » sur l’économie et les finances publiques…qui est évidemment un enjeu décisif de cette « Economie d’après ».
C’est un beau programme qui, comme d’autres rapports, ne doit pas se terminer en vœu pieux.
En tous cas, le fin du fin pour relancer rapidement la croissance à 3% ou 4% est aussi cette réforme fiscale : car, explique encore le premier ministre, si on n’impose pas les revenus, cela fera de l’argent en plus dans les poches des contribuables. Et qu’en feront-ils ? Et bien, ils consommeront et investiront –ou épargneront - davantage. C’est bon pour le PIB, cela…ou au moins, si cela se traduit encore par un surcroît d’importations, pour la TVQ sur les biens durables importés ! Bonne année …2010 !
(Adaptation du conte du jour de l’an de Dominique Thiébaut)