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Rat des villes, rat des champs…

Publié le 28 décembre 2009 par Mister Gdec

Rat des villes, rat des champs…

« Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche »(Michel Audiard)

Je viens de découvrir par hasard en trafiquant mon interface google actualités pour y ajouter une rubrique que Monsieur Olivennes a un blog, comme moi ! Sauf que le sien est un peu moins… chiadé.

Bon, comme tout le monde n’a pas forcément l’esprit pénétré de patronymes de sommités médiatiques, je tiens à préciser que le p’tit Denis (cette fois, pas par la taille, mais par la pensée) est Président du Directoire du groupe Nouvel Observateur. Ce n’est donc pas la moitié d’un con : il a fait l’ENA, lui !

Pourtant, quand je suis tombé sur l’article qu’il y avait dans la machine le concernant, j’ai failli tomber de mon fauteuil et m’étrangler avec mon café qui a éclaboussé le clavier (blanc… Pfffffff).

Comment un mec aussi élevé socialement (et lourd économiquement…) qui n’est certainement pas dénué d’une quelconque culture peut-il être aussi indigent du bulbe, et décréter avec l’aplomb stupide du mec trop sûr de lui de telles sombres foutaises ?

Je connais un bon paquet de blogueurs (et gueuses) politiques qui ont bien plus de profondeur d’analyse et de qualités d’écriture que ce sombre idiot qu’il ne me déplait nullement de ne point connaître, tant sa présence me serait insupportable.

Il faut dire que notre première prise de contact par l’intermédiaire de son billet¹  fût un peu rude, et manquait quelque peu de diplomatie de sa part quant à nous autres, les gauchistes :

« On le sait depuis longtemps : il y a deux gauches. L’une d’autorité, l’autre de liberté; l’une de confrontation, l’autre de compromis; l’une abstraitement radicale, l’autre concrètement réformiste. Et pour tout dire, l’une archaïque, l’autre moderne ».

Tu sais ce qu’il te dit, l’archaïque, gros con ! C’est cl’ui-qui-l’dit-qui-y-est ! Cela ne t’a donc pas effleuré le neurone, qu’on puisse être tout autant abstraitement réformiste et concrètement radical ? Et que l’on puisse gérer alternativement l’un et l’autre en fonction de la situation et du contexte historique et social qui l’exige ? Ce mode de raisonnement binaire était peut-être opérant dans un autre monde (le tien seulement), mais devient aujourd’hui plutôt gênant alors qu’il s’agit plus volontiers d’opérer un va-et-vient réflexif entre les concepts de simplicité et de complexité, à l’instar du travail brièvement effleuré ici d’Edgar Morin.

Et puis, qu’est-ce que c’est que cette mode que de rejeter dans les limbes de la non-modernité tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous ? Ce jeu-là est un peu facile, mais l’art politique lui l’est moins…

Quelqu’un qui a si grossièrement parodié Proudhon en commettant un titre qui résume si bien à lui seul la vacuité de sa pensée socio-économique²  n’a certainement pas de conseil à nous donner sur le sens, unilatéral de surcroît, qu’il s’agirait de donner à l’histoire, lui qui défend un monde aussi absurde, si manifestement au bord de l’agonie… en se contentant d’utiliser l’argument écologique comme un cataplasme sur la jambe de bois de l’unijambiste qu’il nous apparaît avec cette pensée bancale. Jugez plutôt :

«  Mais si l’écologie ouverte et progressiste, élargissant son spectre d’intérêt à l’économie et au social, est capable de formuler un projet complet de société, elle pourrait bien faire au vieux Parti socialiste le coup que celui-ci fit au Parti radical il y a soixante-dix ans : lui passer devant. »

Avec le même succès : se prétendre encore radical et soutenir activement le sarkozysme ? Et lui inspirer, comme à Monsieur Olivennes avec son « rapport sur le téléchargement »,  une loi aussi liberticide que celle dite Hadopi ?

On sait trop peu au sujet de cet auguste bienfaiteur de l’humanité injustement spoliée de ses droits les plus élémentaires qu’il a été l’auteur de cette citation que mes collègues apprécieront, à propos d’Internet : «  ce tout à l’égout de la démocratie ». Monsieur Olivennes, les rats dont je suis te saluent bien bas…

Quant à opérer la même dichotomie fallacieuse et inappropriée (parce que bien binaire pour en cerner l’essence) à l’écologie politique qu’à cette gauche qu’ apparemment notre cher Président de Directoire (comme cela fait vieille France…. révolutionnaire !) méprise, voilà sur quoi je ne m’étendrai guère. Sauf à relever qu’employer le mot sectaire à propos de ceux qui prêchent dans le désert depuis tant et tant d’années et qui ne sont malheureusement entendus qu’à présent, quand cela semble presque trop tard, et que l’échec de Copenhague leur donne si profondément raison (à eux comme aux gauchistes, d’ailleurs… dont Cohn-Bendit , qu’il cite avec tant d’admiration bien peu objective s’est bien vite détaché, englué dans son confort petit bourgeois), voilà qui ne grandit pas à mes yeux cet homme déjà si petit…

Pour moi, et ceux de mon espèce, la transformation sociale est ailleurs… Et ne peut se concevoir sans transformation de notre modèle économique également, ce qui fait notre divergence avec Europe écologie.

Mais qui est donc ce nous ? Suivez mon regard :

Rat des villes, rat des champs…

Et vive la Résistance.. aux collusions politico-médiatiques !

¹ … qui, quand même, c’est pas rien, a fait l’objet d’un édito dans le nouvel Observateur du 3 décembre 2009… C’est écrit en dessous du billet, pour qu’on ne l’ignore surtout pas.
² Auteur de « La gratuité c’est le vol », paru aux Editions Grasset en février 2007, il est également l’auteur d’un rapport sur le téléchargement remis au président de la république en novembre 2007

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