Magazine

Et Oreste a la main sur son cul divin

Publié le 28 décembre 2009 par Achigan

C'en est fini d'attendre.
Tout est pris en main.
C'est un peu comme si tout se remettait en marche, voyez-vous ?
Comme si tout était vivifiant et clair.
Le temps est bon, le vent bleu se tord et roucoule, léché de longues langues.
Des luminescences, des aurores.
Des paroles scandées qui montent, les poupes glorieuses d'une flotte qui avance.
Le rythme tapageur des vagues qui croulent et se reforment. Les armées grouillantes contenues dans les coques. Les Grecs arrivent sur ma Troie, sur mes entrailles de côtes vibrantes.
Et le cheval enfermé rue sur les barriques de poudre.
Le bruit des tambours et des cris d'une fête dévergonde me parvient par-delà la mer brûlante.
Je sens s'immiscer les venins du désir, les mains serrées des étreintes.
La salive de l'air mêlé.
Brumes des corps enflammés de ma terre rouge d'attente et d'humeurs.
Je ne puis me résoudre à désirer Hélène.
Mais elle a ce rire qui dégorge les couleurs.
Et Oreste a la main sur son cul divin.
Sa grande main, sa main qui claque, sur les dos fraternels des héros de mon histoire.
Je me tiens, dans mon armure de jour, sur les bords de ma terre sainte.
Les trirèmes grandissent à chaque battement de mes paupières.
Et j'attends en secret, l'étreinte ou la lame.
Pourvu qu'elle soit grecque.
Je ne tomberai à mes genoux,
pour aucun autre motif.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Achigan 1 partage Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte