A six kilomètres de Loèche-les-Bains, un petit village émerge au milieu de nulle part. Le chemin d’accès est difficile. Route à double sens et sur certains tronçons elle devient un sens unique. Les automobilistes jonglent avec l’espace mais conduisent avec dextérité. Ceux qui sont les plus engagés ont la priorité. Les autres doivent utiliser la marche arrière. Ils n’ont pas le choix. La montagne ne pardonne pas. Et la route sinueuse et étroite par endroit vient rappeler aux conducteurs le devoir de la priorité et les règles du savoir conduire. Comment mesure-t-on la priorité? Au poids et à l’oeil nu pardi! Un bus passe avant une voiture. Et les voitures entre elles se valent. Pour résumer, il n’y a que le bus qui inspire le respect et impose la marche arrière.
Le village s’appelle Albinen. L’architecture est pittoresque. Les maisons s’enlacent entre elles...histoire de rester au chaud pendant l’hiver et solidaires pour accueillir la chaleur de l’été. J’ai visité ce village "fantôme" dimanche encore à l’heure du déjeuner. Pas âme qui vive. J’ai compté quatre chats apprivoisés déambulant sans but, surpris mais blasés de rencontrer un touriste perdu dans les dédales des maisons où aucun bruit ne vient perturber le silence des lieux. Ils sont où les habitants d’Albinen? Au ski à Torrent? Entrain de faire la grasse matinée ou la sieste? Aux thermes de Loèche-Les-Bains? Je vois un grand I comme information touristique sur la porte d’une demeure. Je vais enfin éclaircir ce mystère. Que nenni! Le dit office n’officie qu’une heure durant quatre jours par semaine donc je suis hors limite d’horaire et de jour. Encore une indication: “un musée” s’annonce au beau milieu du village, dans un vieux petit moulin. L'horaire d'ouverture hebdomadaire: le vendredi de 14h00 à 17h00. C'est bon à savoir. Je transmets de ce pas le message à qui voudrait un jour faire une cure de repos et de silence à Albinen qui compte aussi un hôtel**, quelques pensions et restaurants. Et si vous arrivez à percer le mystère de ce village "fantôme", faites-moi signe. A quelques kilomètres de là une station de ski accueille la horde de skieurs dans un désordre joyeux. Le parking est comme un accordéon. Extensible à souhait. Et pour ceux qui ne veulent pas utiliser leurs 4 roues, des bus font la navette gratuitement entre Albinen, Loèche, loèche-les bains et Torrent. Malgré le froid, des téméraires bronzent sur la terrasse du seul restaurant de la station. Une pause ski que certains agrémentent selon l'envie de l'heure par un verre, un en-cas ou un repas. Je ne suis pas resté une journée à Albinen à cause de ses "fantômes". On sent la présence humaine: voitures en stationnement, du linge qui sèche à l'air et au soleil, des cheminées qui fonctionnent à plein régime, mais le bipède est introuvable. Albinen, un village sans âme? Pas si sûr. Ce n'est pas en une heure qu'on peut découvrir un village aussi petit soit-il. Je suis tenté d'y revenir un autre jour pour être fixé sur l'humain. Voilà une répétition: avec mon AG...
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