Magazine Santé
"A part critiquer tu fais quoi?" Voici une critique facile mais certes vraie. Je tape en effet allègrement sur mes pairs et confrères. Cette remarque a eu le mérite de me faire prendre conscience que je n'avais pas expliciter mon état d'esprit. Je n'attends plus rien des pharmaciens d'officine; j'ai fait le deuil de l'exercice dont je rêve. Et comme tout deuil, j'ai eu ma phase de dépression et, en ce moment, je connais celle de la colère. J'avoue, j'ai fui. J’ai fui dans une nouvelle discipline, et je préfèrerai travailler sur les pratiques pharmaceutiques officinales… plutôt que de m’y confronter. Ce qui doit renforcer encore un peu plus votre répulsion pour mon insupportable arrogance.
Par contre je connais deux pharmaciens d’officine qui, eux, ont le mérite de croire encore à leur rêve. Ils participent tous deux au DU de Pharmacie de Clinique de l’Université Joseph Fourier de Grenoble. L’une est quasi titulaire de son officine de l’Ain et va perpétuer la tradition familiale dans une officine réputée pour sa qualité et son professionnalisme… des conditions rêvées. Le second force le respect et l’admiration : il traverse la France pour une semaine de cours, et n’est qu’adjoint. En d’autres termes, n’ayant sans doutes pas l’opportunité et la liberté d’exercer comme il l’entend (notamment quand on travaille dans une pharmacie de centre commercial) sa participation au DU concrétise véritablement une conviction profonde quant à l’existence d’un exercice pharmaceutique de qualité, et sa confiance en l’avenir de la profession !
Alors, oui, quand on a un peu de courage, on se forme et on traduit cette nouvelle façon d’appréhender la personne dans son officine. Alors oui, chapeau à eux deux !
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