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Darfour et petits-fours

Publié le 05 novembre 2007 par Jacques Chirac

Mes Chers Compatriotes,

Ça y est ! On va enfin vous lâcher avec les enfants darfouro-tchadiens, les journalistes de cette malheureuse affaire (malheureuse sauf pour l'Audimat) sont rentrés. Les autres peuvent se dessécher tranquillement dans les geôles locales. N'écoutant que son courage, Nicolas Sarkozy, dans un généreux élan céciliesque a sauté dans un Airbus A319 pour aller chercher les reporters (il ne faut pas diminuer le pool de caméras disponibles pour la garden-party). Uncle Bern Kouchner n'a encore pas eu de chance, il était en Asie (c'est plein de riz, là-bas). Deux fois de suite, ah quelle déveine ! Pour ne pas faire le voyage aller à vide, Brice Hortefeux lui avait demandé un petit service. Ça tient combien de reconduits à la frontière un A319 ? L'A380 aurait été prêt, on faisait encore plus d'économies : 880 passagers dans la version charter, 2 500 dans la version bétaillère…

Saluons toutefois le professionnalisme des journalistes qui ont respecté les tchadiens d'un bout à l'autre. Bon d'accord, il n'y a pas eu de floutage des bambins en question, alors que dans les sujets filmés en France, dès qu'un moutard passe à moins d'un kilomètre de la caméra, on se croirait sur Canal Plus. Je vous concède aussi que les interviews du Président Deby - dans un excellent français - étaient sous titrées comme s'il parlait moldo valaque. Mais ce sont sûrement des impératifs techniques liés à la transmission satellite…

Donc Deby est à porter au crédit de Nicolas. En revenant, il a fait un petit arrêt en Esapgne pour décharger les hôtesses de l'air et le riz qu'Uncle Bern lui avait confié pour la paëlla, et hop, Villacoublay ! Où les journalistes rapatriés ont déclaré : "laissez-nous tranquilles, vous ne comprenez pas qu'on est fatigués ?". Il faut les comprendre, dans cet état de détresse extrême, ils ont machinalement répété la phrase qu'ils entendent le plus souvent.

Bien ! encore un grande victoire du commis-voyageur. Il ne reste plus à la Presse qu'à interviewer les gens qui avaient donné des sous à la SPA (Société Protectrice des Africains) pour pouvoir en adopter un (ils sont vaccinés et tatoués), et ainsi savoir qui avait trouvé l'astuce Comment dites-vous ? Pas possible ? Et pourquoi donc, je vous prie ? Aaaah… une des journalistes de FR3 libérée était "famille d'accueil". Nooooon ? Si ? Ah bon.

L'incident est donc clos, maintenant pour traiter la guerre au Soudan, ce sera Darfour et petits-fours dans les cocktails du Quai d'Orsay. C'est quand même plus chic.

Bien à vous,

Jacques


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