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La mémoire sélective

Publié le 05 novembre 2007 par Frednetick

La mémoire est un étrange concept. Bien souvent, au lieu de fonctionner comme un disque dur, elle agit comme un filtre. L’on ne retient que ce qui ne fâche pas, ou au contraire, on ne garde en mémoire que les choses qui dérangent.

De quoi s’agit-il?

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

De la propension qu’on les commentateurs, divers et variés à toujours ramener sur le tapis les 100 millions de victimes du communisme. Attention, il n’est pas question de les nier, au contraire serais-je tenté de dire.

Car pour bien faire les choses il faut se rappeler qu’il s’agit grosso modo de 52 millions et non de 100 (Période Stalienienne de l’URSS, dérapage non contrôlé de la riante Chine version Mao et petite tuerie entre amis Khmers). Il est des domaines où l’outrance n’est pas la meilleure alliée, je crains que ce soit le cas en l’occurence.

Pourquoi donc ramener sans cesse ces morts sur la table? Mais vous voyez bien !!! Des communistes ça donne ça !! 100 millions de morts !

Ah mes bons amis, que voilà une belle démonstration. Prenez la caricature d’un mouvement, faites en l’exemple illustrant la chose et jetez sur la place publique, laissez mijoter, fournissez les éléments de diatribes, les pinces et le stylo, c’est parti.

Remettons rapidement les choses au clair, le communisme ce n’est pas ce que Staline, Mao et Pol Pot en ont fait. Le socialisme d’Etat violent et paranoiaque est aussi assimilable à l’utopie communiste que Nicolas Sarkozy à Mère Thérésa. A une vision égalitaire d’une société sans classe et donc sans oppression, les malades mentaux précités ont substitué un pouvoir central omnipotent, exploitant, exhilant et expropriant avec un sens peu commun de la méticulosité sanguinaire.

Outre le fait que l’on prête aux communistes et altermondialistes actuels de bien vilains desseins, subodorant une intelligence assez limitée pour ne pas savoir tirer les leçon d’un passé détestable, , il est une question assez pragmatique que l’on ne pose pas. Quelle différence existe t-il entre ces trois détraqués, auxquels ont peu sans crainte adjoindre le nain munichois, et les représentants actuels du modèle ultra libéral?

D’un côté des exécutions de masse, de l’autre un modèle qui broye, affame et tue silencieusement des millions de personnes chaque année?

Comment se fait-il que ceux qui s’érigent en pourfendeur de l’indéfendable (il s’agissait de réagir à un article du monde évoquant la création d’un nouveau parti par O.Besancenot) ne mettent jamais la même énergie à décrier le système actuel?

On vous dira que l’ultralibéralisme est un fait. C’est un fait effectivement de laisser mourir des enfants africains en évoquant la protection des brevets sur les médicaments. C’est un fait effectivement de laisser dormir et mourir dehors des français quand 1 millions de logements sont vides, c’est un fait de laisser perdurer des pollutions cancérigènes au nom de la défense de l’emploi industriel, c’est un fait que nous détruisons consciensieusement notre planète,jour après jour, c’est un fait que des millions de personnes meurent chaque jour de faim, de désydratation quant d’autres lavent leur 4X4 à grand jet avant d’aller s’enfiler un big mac…

C’est un fait, oui. Mais rien n’a jamais empêché de contredire un fait, de lutter pour qu’il ne dure pas. Mais bon, tant que ça rapporte de l’argent, de quoi devrait-on se plaindre? hein?

Continuons effectivement à invoquer les caricatures du passé pour éviter de devoir nous poser des questions. Il est tellement plus facile de nous épargner la réflexion, de faire l’économie de la critique, de fermer les yeux sur une réalité que l’on sait ne pas pouvoir contrôler.

Cet été les américains ont révélés des photos d’officers allemands et de gentils voisins des camps, vacant sans soucis particuliers à leurs activités. Illustration de ce que l’humanité peut produire de pire, l’indifférence.

Quand dans 10, 15 ou 30 ans nous constaterons avec effarement les ravages et les millions de morts d’un système qui nous apparaît aujourd’hui comme un fait, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Et alors les vilaines tentatives pour détourner l’attention en sortant l’épouvantail des “100 millions de morts” seront un peu moins percutantes..

Cacher cette brillante littérature


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