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Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui !

Publié le 31 décembre 2009 par Perce-Neige
Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui !

Aux douze coups de minuit, à l’heure des bonnes résolutions mes ami-e-s, ouvrir les fenêtres en grand, sur le jardin, la nuit étoilée, tendre l’oreille et se souvenir de ceci : « Pour notre culture, le sentiment d'exister est indissociable de la souffrance et du malheur. Nous n'avons pas encore quitté les rivages du romantisme et nous pensons encore que « les chants désespérés sont les chants les plus beaux ». Cela est vrai depuis si longtemps. « En Europe, écrit Henri Michaux, tout finit en tragique... Le tragique de société des Français, l'Œdipe des Grecs, le goût du malheur des Russes, le tragique vantard des Italiens, l'obsession du tragique des Espagnols, l'hamlétisme, etc. Si le Christ n'avait pas été crucifié, il n'aurait pas fait cent disciples en Europe » Nous ne nous rendons même plus compte à quel point nous sommes imprégnés de cette façon particulière, nullement universelle, de considérer l'existence. Au tragique, à l'angoisse ou à la souffrance, on oppose le bonheur que l'on abandonne aux demeurés. Le langage familier ne parle-t-il pas des imbéciles heureux, livrant par là le bonheur aux seuls humains qui ne pensent pas. À la vérité, le tragique ne s'oppose pas au bonheur, il s'oppose à la sagesse, elle-même si peu prisée dans notre Europe et laissée aux vieillards ainsi qu'un os à ronger. » C’est de François Roustang, dans « Feuilles oubliées, feuilles retrouvées » (Ed. Payot). Je promets d’y penser tous les jours de l’année (d’abord en exhumant « Un barbare en Asie » qui doit traîner quelque part). Juré, craché…


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