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Quand Nicolas Sarkozy pique le mot «fraternité» à Ségolène Royal : ça sonne faux !

Publié le 02 janvier 2010 par Kamizole

sarkozy-voeux-31-dec-2009.1262411220.jpgN’importe quoi ! Nicolas Sarkozy est un pilleur d’idées et de mots comme d’autres sont des pilleurs de tombes revendant très cher des antiquités dont ils ne soupçonnent pas même la valeur culturelle. Sans y connaître goutte, il ânonne psittaciste/ment ce que d’autres écrivent pour lui. La réflexion personnelle n’y ayant aucune part. Ainsi en alla-t-il l’an dernier de la “politique de civilisation” empruntée – sans son consentement – à Edgar Morin. Nicolas Sarkozy, qui discourt comme d’autres vaquent le matin à des occupations où nul ne pourrait les remplacer, se paye-t-il de mots tout en nous faisant payer la note. Particulièrement salée ! Qu’il se fiche de notre sort comme de Colin-tampon est une évidence.

Comment Nicolas Sarkozy qui n’aime que lui-même, l’argent, les riches et le pouvoir connaîtrait-il l’exact sens du mot “fraternité” qui suppose que l’on aimât les gens de façon aussi désintéressée qu’altruiste ? Il devrait bien plutôt demander à Régis Debray un cours de rattrapage accéléré sur le concept de fraternité..

La photo de cette allocution que j’ai trouvée pour illustrer cet article en même temps qu’elle démontre une fois de plus que Sarko n’est pas au mieux de sa forme, témoigne au contraire à l’envi qu’il est plutôt habité par la haine et la dureté que par la bonté.

J’avais lu cela hier matin sur Libération Sarkozy veut de la fraternité pour 2010 mais sans trouver dans la citation exacte qui est donnée dans l’article du Monde Sarkozy : redonnons sens au mot “fraternité” : “Je souhaite que 2010 soit l’année où nous redonnerons un sens au beau mot de fraternité qui est inscrit dans notre devise républicaine”. Fermez le ban !

C’est le même Sarkozy – totalement clivé et clivant - qui ne craignait pas à l’automne d’allumer des incendies en exigeant «du gros rouge qui tache» pour séduire l’électorat populaire de Jean-Marie Le Pen ni de lancer – avec Eric Besson – le funeste débat sur l’identité nationale, boîte de pandore d’où sortirent moult dérapages racistes, xénophobes et islamohobes jusqu’aux sommets de l’Etat, divisant même au sein de l’UMP et qui aujourd’hui nous la bâille bien belle : “Respectons-nous les uns les autres, faisons l’effort de nous comprendre, évitons les mots et les attitudes qui blessent. Soyons capables de débattre sans nous déchirer, sans nous insulter, sans nous désunir”

Pure foutaise et foutage de gueule. Exercice permanent de “sarkophrénie” consistant à faire le grand écart entre l’ultra-droite et la gauche molle pour tenter de ratisser le plus largement possible. De même quand il caresse les électeurs du Front National dans le sens du poil avec des arguments puant la démagogie populiste et chercherait paraît-il en même temps à séduire les intellos…

Ceux-ci auront compris l’attention que prête Nicolas Sarkozy aux choses de l’esprit et le mépris dans lequel il tient précisément les détenteurs d’un certain savoir. Surtout les enseignants chargés de le transmettre. Idem pour les journalistes qu’il préfère “siffler” à tout bout de champ mais son fameux “agenda médiatique” par lequel il les tenait aux abois a fait long feu et ceux dont il entendait faire ses “chiens de garde” thuriféraires de la “geste” sarkoïdale auraient plutôt tendance à mordre la main de celui qui les a si mal nourris !

Ils semblent bien au contraire vouloir lui faire payer la sujétion qu’il souhaitait leur imposer et aujourd’hui leur grand jeu consiste bien plutôt à se poser la question : ment-il ? On ne prête qu’aux riches et «tant va la cruche à l’eau qu’elle se casse»

La magie du Verbe ne fonctionne plus. Contrairement à la croyance – infantile “pensée magique” – qu’il suffirait de parler pour que les problèmes fussent résolus, les Français réclament aujourd’hui autre chose que des discours. Il n’est donc pas surprenant que les “aficionados” de Nicolas Sarkozy ne soient plus guère que 33 %… L’étiage normal de la droite pure et dure. Celle des possédants et de quelques pauvres égarés.

Car ne croyez pas que Nicolas Sarkozy, quand il parle de «rassemblement», entende changer quoique ce soit à sa politique qui a fait tant de mal au plus grand nombre. Tout au contraire. Il cherchera encore et toujours à enfoncer le coin de ses réformes ultralibérales. Au risque précisément de diviser plus encore la France : entre les ultra-riches et les misérables qui deviennent légion.

Il suffit de penser qu’il n’a pas pesé de tout son poids pour imposer un coup de pouce au Smic : 0,5 % - 5 euros nets de plus par mois ! – pendant que l’on nous annonce des augmentations de 5 % pour les mutuelles et les assurances automobiles et 12,5 % pour le forfait hospitalier, lequel est remboursé par les mutuelles et complémentaires santé.

Sans oublier qu’entre en vigueur au 1er janvier 2009 une nouvelle iniquité : les indemnités journalières des accidentés du travail – souvent confrontés à de graves problèmes de réinsertion et d’aménagement de leurs logements – sont désormais soumises à cotisations sociales et à l’intégration dans les ressources pour le calcul de l’impôt sur le revenu. Nicolas Sarkozy devrait sans nul doute déposer un brevet : il est incontestablement l’inventeur hors catégorie de la “machine à créer les pauvres”

Nicolas Sarkozy rassembleur ? Allons donc ! Il est au contraire à la fois le “plus grand commun diviseur” (PGCD) de la France et le “plus petit commun multiple” (PPCM) des inégalités.

Il restera de surcroît dans l’histoire comme celui dont le titre de gloire sera d’avoir réussi à littéralement “exploser” la dette publique qui devrait atteindre cette année quasi 85 % du PIB. A la fin du troisième trimestre 2009 elle atteignait déjà presque 1500 milliards d’euros – quasi un trillion de francs ! cela donne le vertige – en hausse de 29,4 milliards en trois mois, selon l’Insee.

Autrement dit, quand bien même la machine économique – tous secteurs confondus - tournerait-elle à plein régime, le travail des Français servira en majeure partie à rembourser les dettes de l’Etat dont la plus grande part n’aura servi qu’à enrichir les nantis. Nicolas Sarkozy est un grand champion qui en deux ans et demi a mis la France en quasi faillite : respect ! l’artiste.

Nous pouvons trembler en lisant sur Le Monde La France est endettée de près de 1 500 milliards d’euros ou 20 minutes La dette publique explose encore que Nicolas Sarkozy annonce «l’organisation en janvier d’une conférence nationale sur les moyens de résorber les déficits et la dette, afin de respecter les engagements européens de la France».

Nul doute qu’il trouvera à cette occasion les multiples moyens de nous faire payer la facture sans rien demander aux nantis : pas question de toucher au “bouclier fiscal” qui protège ses amis multimilliardaires du COUAC/40… Vous n’y pensez tout de même pas !

Chacun sait bien que les déficits et les grands emprunts d’aujourd’hui seront payés par les futures générations. Que toutefois elles ne nous ne fassent pas de mauvais procès d’intention : nous ne subissons déjà que trop les effets délétères de cette politique économique de gribouille. Il ne dit sans doute pas «Après moi le déluge» mais agit exactement dans ce sens.

Après tout pourquoi pas ? Puisque selon ce que je lis sur 20 minutes Des scientifiques russes prédisent la fin du monde pour 2036… C’est un méchant astéroïde – du nom de d’Apophis : dieu égyptien des forces mauvaises et de la nuit… tout un programme ! – qui risque de percuter notre planète.

Après toutes ces bonnes nouvelles, je ne sais si je peux encore souhaiter une bonne année 2010… Mais nous pouvons déjà infliger une bonne raclée électorale à Nicolas Sarkozy en mars.

Ce qui ne devrait sans doute pas changer grand chose dans la poursuite de ses réformes mais servir d’atténuateur des effets conjugués de la crise et de sa politique grâce aux politiques sociales et autres mises en œuvre dans les Régions par la gauche. Et celles qui sont dans les cartons.

Oui ! Nous devons être “rassemblés” mais pas derrière cet énergumène qui nous précipite dans le mur. Qu’il continue de klaxonner tant qu’il veut. Dans le désert. C’est “tous ensemble” que nous devons nous opposer à cette funeste politique. Planète pauvre comme classes moyennes laminées, fonctionnaires et salariés du privé, travailleurs précaires et chômeurs, actifs et retraités, jeunes ou vieux, Français ou étrangers, en situation régulière ou non.

Notre intérêt est le même : nous débarrasser de Sarko le plus vite possible. Le tacler – lui et ses ministres, sa clique de l’UMP - à chaque dérive, à chaque dérapage. Point de cadeau. L’Etat de la France est déjà pitoyable, que sera-ce en 2012 ? Il faut tout faire pour empêcher un second quinquennat. Dépassons les clivages politiques, oeuvrons au contraire pour le plus large rassemblement possible allant de toute la gauche jusqu’au Modem. Quitte à bousculer les Etats-majors des partis dont la petite cuisine électorale est une insulte à l’intelligence.

Osons ! De l’audace ! Donnons un vrai souffle démocratique à la politique. Du vent frais qui balaie tous les remugles de la politique politicienne. Perso, je n’attends absolument rien de la “rénovation” du Parti socialiste à la mode Aubry. Nous nous ferons entuber comme d’hab. Nouvel «hold-up» de la démocratie interne sur le mode dilatoire en attendant une déconfiture en 2012. Des “primaires” au petit pied pour DSK ou la candidature d’un éléphanteau à l’ego boursouflé, Aubry comprise.

Je nous souhaite de vraies primaires ouvertes – tous les partis de gauche et le Modem – démocratiquement organisées et contrôlées. La seule façon de définitivement balayer Nicolas Sarkozy du champ de la politique.


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