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La chute inéluctable des poires bancaires

Publié le 05 novembre 2007 par Kalvin Whiteoak

On l'avait annoncé ici il y a plusieurs mois, les banques suisses allaient être prises dans la tourmente en raison de leur incompétence manifeste et des risques invraisemblables qu'elles ont pris dans le marché des crédits américains pourris, pudiquement baptisés "subprimes".

On nous a reproché un certain excès dans les estimations globales de ce que coûterait finalement la fameuse crise. Or un indice tout simple permettait de savoir rapidement deux choses essentielles : le coût global prévisible d'environ 225 milliards de dollars (somme nette approximative des liquidités mises sur le marché par les banques centrales et non retirées depuis) ainsi que l'exposition des deux grandes banques suisses de l'ordre de 60 milliards de francs au total.

Si l'on prête une oreille attentive aux bruits qui circulent ces jours, si l'on suit le cours de la bourse de UBS SA et du CS, on voit bien que les pertes et provisions annoncées vont être totalement insuffisantes et que ce sont bien quelques milliards de plus qu'il s'agira d'éponger.

Pendant ce temps, le banquier suisse standard se rassure bêtement en se disant qu'il conservera sa place en Suisse bien au chaud dans son établissement fétiche, celui-ci étant parmi "les champions du monde de la gestion de fortune". Rien n'est moins sûr et rien ne serait moins naïf.

Comment en effet le riche client lambda va-t-il analyser les plongeons spectaculaires des deux grandes banques suisses ? en sirotant tranquillement son bourbon ? certes non, il fera un petit raisonnement tout simple du genre de celui-ci: si la banque en question est incapable de gérer correctement ses propres risques, pourquoi vais-je continuer à la suivre aveuglément dans ses conseils "avisés" et coûteux de gestion, s'agissant de mon propre argent et non du sien ? je retire mes billes et je vais dans tel ou tel autre établissement moins touché, plus subtil et mieux géré, comme par exemples certaines banques asiatiques.

Et ce sera alors la chute inéluctable du crédit des deux grands établissements suisses. Comment peut-on encore parler de professionnalisme justifiant des salaires de plusieurs dizaines de millions de francs par an, car "c'est le prix du marché d'un spécialiste réputé et rare qui a fait ses preuves" ? on sait que Marcel Ospel est sur un siège éjectable depuis quelques temps. On espère pour les actionnaires de l'UBS qu'ils sauront se mêler à temps de la négociation du parachute, car dans de telles circonstances et quelles que soient les conditions contractuelles, on ne saurait admettre une indemnisation d'un "sortant" d'un seul centime rouge.

Quel gâchis, quel manque d'humilité, d'humanité et de jugeotte.


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