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Qui s'occupera de la bande de Sarkozy ?

Publié le 04 janvier 2010 par Juan
Qui s'occupera de la bande de Sarkozy ?
Vendredi 1er janvier, le président français recevait, comme c'est la tradition, quelques représentants des «travailleurs de la Saint-Sylvestre» (policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, agents de la SNCF, de la RATP, médecins ou personnels de santé). Entre autres termes d'encouragements, il a fustigé les « bandes», une nouvelle fois.
«Comme des millions de Français, j'ai été choqué du drame de Lyon, cette fusillade, dans une grande ville, qui a causé la mort d'un adolescent, Amar, victime innocente de la folie des bandes»
(...) «Nous allons nous occuper de ces bandes cette année. Nous devons repenser notre politique en ce domaine et adopter des mesures sévères pour combattre la possession et l'utilisation d'armes à feu par des voyous».
«Le projet de loi anti-bandes sera voté par le Parlement dans les jours prochains».
1. Nicolas Sarkozy a régulièrement besoin d'un bouc-émissaire pour solidifier son discours. Les «bandes» sont un sujet rituel d'excitation présidentielle. Le 30 juin dernier, l'Assemblée Nationale avait adopté une proposition de loi du ministre de l'Industrie et maire UMP de Nice, Christian Estrosi. Six mois plus tard, on attend toujours l'avis du Sénat. En juin dernier, nous rappelions déjà que l’article 431-5 du code pénal punit déjà de trois à cinq ans d’emprisonnement et de 45 à 75 000 euros d’amende le fait de participer à un attroupement en étant porteur d’une arme. Qu'importe ! Sarkozy avait besoin d'un nouveau texte, dont ses parlementaires n'ont même pas réussi à voter l'application depuis 6 mois... Un comble !
Il y a près d'un an, en mars 2009, le Monarque élysée s'était déplacé à Gagny pour dévoiler un plan contre les bandes. Les élections européennes approchaient. Il annonçait 16 mesures avec, entre autres, la création d'un fichier dédié aux violences urbaines et au phénomène de bandes, la création de 100 nouvelles unités territoriales de quartier, et la mise en oeuvre d'une "police d'agglomération avec un état-major à l'échelle des agglomérations", chargée de coordonner la collecte du renseignement et l'action de la police; et la création de 23 nouvelles compagnies de sécurisation (des policiers en civil), pour les zones dites sensibles.
2. Le président français s'est également auto-congratulé : "C'est la septième année consécutive que les statistiques de la délinquance générale sont en baisse". Depuis 2002, Sarkozy se réfugie derrière les statistiques générales, qui mêlent atteintes aux biens et violences faites aux personnes, pour masquer son échec à endiguer les violences physiques depuis 2003, malgré une boulimie législative sans précédent sur le sujet (cf. graphique ci-joint).
Par ailleurs, on attend toujours les résultats de l'enquête interne, si elle a eu lieu, relatif aux incidents du 1er mai 2009 à Paris. Le Canard Enchaîné avait révélé qu'une trentainte de provocateurs violents faisaient en fait partie de la police, de l'une des compagnies de sécurisation mises en place par Nicolas Sarkozy en 2005
3. Le budget 2010 prévoit une réduction des effectifs de police et de gendarmerie. En novembre dernier, Hortefeux se félicitait deu recrutement de 10 000 policiers et gendarmes. Il omettait de préciser que ces recrutements ne couvriraient pas les départs à la retraite. Ce qui fait que les forces de police et de gendarmerie vont perdre environ 3 000 collaborateurs nets l'an prochain.... Même la centaine d'UTEQ, annoncées en grandes pompes en mars, ne seront finalement pas déployées comme prévu faute de budget...La France n'en comptera qu'une grosse trentaine. Sarkozy n'a pas attendu un an pour rompre cette promesse-là... Nicolas Sarkozy n'a pas non plus remis en cause une aberration du système de répartition des effectifs de police sur le territoire : ces derniers sont affectés en proportion de la population, et non des crimes et délits commis... Ainsi, les Hauts de Seine, le richissime département de Nicolas Sarkozy, ont autant d'effectifs de sécurité que la Seine Saint Denis... Un comble.
Au-delà des paroles, le président français va-t-il se décider à agir ?

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