Magazine Journal intime

Le pilote nous fait l'annonce suivante : "Nous allons att...

Par Moushette

Le pilote nous fait l'annonce suivante : "Nous allons attérir dans 5 minutes. Le temps est nuageux.
Il fait 20°C."
20°C à 13h ???!!! Incroyable. J'ai bien fait de mettre mes converses, ma polaire QUechua et mon jean. Ca caille. Kapoor m'avait prévenu ce matin en allant vers l'aéroport. A Chandighar il fait very very cold. Je jette un oeil par mon hublot. Et là mes yeux sortent de mes orbites. Je vois des montagneuses neigeuses tout au loin à l'horizon. La premiere chaine montagneuse pré himalayenne. Elles s'étendent à perte de vue, leurs sommets sont blancs et fortement "reliéfées". I am seeing the Himalayas for the first time of my life. C'est un moment que l'on n'oublie pas, je me sens transportée dans un autre monde.
Atterrissage. Sur le tarmac il y a un militaire tout les 50 mètres pour nous accueillir, la plupart ont la mitraillette à la main. Aéroport minuscule, convoyeur à bagages microscopique, comparée à la taille de notre avion. L'aéroport est en travaux, ils vont le doubler voir le tripler pour le transformer en aéroport international d'ici qqs temps. Une famille de notre avion déboule et se fait accueillir par les siens. Ils sont tous en larmes en train de hurler leur douleur, ils s'embrassent, se prennent dans les bras, un décès sans doute. Le détail, c'est qu'ils sont à côté du bigophone de l'aéroport, encore ouvert, du coup leurs cris sont amplifiés et résonnent dans tout les hauts-parleurs du bâtiment. L'ensemble des passagers les regarde, l'air curieux et compatissant.
Driver trouvé, voiture, valise insérée avec difficulté dans le micro coffre, nous voilà partis vers le chandigarh center. On sort de l'aéroport, premier petit pouilleux. Ici ils portent des sweats et des baskets pour se protéger du froid ! Ici on klaxonne moins, il y a des ronds points partout, les hindous portent le casque en scooter et les seikhs... se content de leur turban car il n'y a pas de casques adaptés pour celà ! La ville est verte, des eucalyptus bordent la route. Beaucoup d'hommmes dans la rue, peu de femmes partout où j'irai.
 
Hotel OK, ouf, couloirs monstrueusement larges, belle moquette. Un peu comme aux USA, surement un NRI qui a ouvert ce bizness. Une femme de chambre trie les draps sales au milieu du couloir; Heu non pardon un homme de chambre, ici les femmes ne bossent pas, et cet homme de chambre arbore son beau turban et une belle cravate sur sa chemise blanche et pull marine. Steu classe pour faire tri du linge sale !
Ma chambre executive est large. J'ai acheté un pass wifi 24 heures, la belle vie quoi ! Je pourrai faire mes rdv dans ma chambre, elle est bien spacieuse pour cela. Et j'aurai tout à portée de mains, dossiers, ordi. Moushette is an executive benevoleuse, tiens, pffff !
Premier rdv, un ami d'amis indiens de mes parents. Il est docteur, sa femme aussi, et nous discutons de bon train, adoption, SOS villages (billet à venir) etc. Il va m'aider pour me trouver un taxi pour le lendemain. Et puis soudainement au détour d'une phrase anodine, il m'invite pour le soir même à une cérémonie de mariage !!! Et moi, malgré ma fatigue, ma gêne, la soirée pépère que j'avais prévu pour récupérer, je m'entends lui répondre un franc "oui avec plaisir" !!!
Une fois mon taf terminé, il ne me reste qu'une petite heure pour avoir l'air décente pour ce fameux mariage. Car OK mes autres rdv je les ai fait en jeans converse (une nouveauté pour moi !) au vu du froid ambiant... J'ouvre la pochette du pressing d'une tenue "chic" que je prends systématiquement just in case, mais zut il manque le "dupata" (echarpe) que j'ai du laisser dnas mon dressing. Je me contente d'une tenue plus modeste que j'avais gardé pour mes rdv de delhi. Ca ne m'arrange pas, mais commme son dupata est doré il fera l'affaire chic pour ce mariage de riche.
Avec un ponctualité étonnante (ils sont ponctuels et précis au pendjab, un truc de fou !!!), la femme du docteur vient me chercher en voiture. Nous allons d'abord chez eux car ils doivent se changer. J'en profite pour passer un coup de fil à une de nos familles qui est à Solur (bangalore) avec Francis, leur fiston de 8 ans, qui était aussi le compagnon de foot de Nishal lors de notre passage à Solur en Avril. Tout le monde va bien, cela se passe en douceur. Ouf je suis soulagée, car à la dernière minute notre interprète n'a pu venir car elle a eu un décès dans sa famille.
Mariage. Il fait nuit depuis longtemps, il est 20h30, un petit vent s'est levé, il doit faire 15 degrés, pas plus. Moi je suis en sandales car les converses ca ne le fait pas avec un salvar kamiz, le coton de ma tenue est bien léger, mais ma polaire me tient un peu chaud tout de même. Les bâtiments sont couverts de guirlandes d'ampoules lumineuses, c'est magnifique. Et toute la teuteuf a lieu.... dehors !!!! Glaglagla, mais ils sont fous ces haryanais !!!
En fait, il s'agit de la teuf de la veille de la cérémonie de mariage, donc semi casual, mon salvar est parfait. Ici en Inde, les habits ont une importance fondamentale. Se planter de tenue peut être interprété comme un manque de respect, surtout dans les mariages riches où les codes sont bien établis. Les femmes sont assises sur un tapis sous une tente, la future mariée danse, se prend pour une star de bollywood, et toutes les autres femmes chantent, dansent à tour de role avec elle.
Puis tout le monde passe à la mini piste de danse avec DJ, il y a plein de sieges disposés pour que les spectateurs regardent, et alors là les djeuns se mettent à danse, la musique à fond (vraiment à fond !!!). Et là, j'en reste médusée. Je le savais que les pendjabis aimaient la danse, la teuf, mais j'en reste sidérée. Ils dansent comme des dieux, avec une sensualité et de déhanchés qui seraient presque indécents chez nous. Mais ici c'est complètement naturelle. Il y a cette femme en saree, grande, menue, grâcieuse et sexy au possible. Elle porte un saree et surtout, un chemisier à bretelles très échancré dans le dos qui laisse apparaitre le tatouage de son épaule bien carrée. Et quand elle bouge, mon dieu, elle est si provocante mais sans vulgarité et avec grâce que j'ai du mal à croire ce que je vois.
Et puis y a ce mec. Résumons : jeune, beau, gaulé comme un dieu, et dansant comme un aussi !Oh la la. Il est vraiment tres bien foutu, son torse laisse deviner les pecs à la Obama sous un sous pull fin un poil moulant. Il connait les paroles par coeur de la plupart des chanson, s'éclate en improvisant des chorégraphies très pros avec ses potes. Non, Bollywood n'a rien inventé, tout est ici, et en live. Et puis y a ces petits bouts de 2-3 ans qui dansent déjà au rythme en se déhanchant avec la grâce des grands... Comme quoi ma fille (ou Roma la fille de Mimi) ne sont pas les seules à avoir ce don en Inde. Je suis assez anti "c'est dans la génétique", mais qqpart je m'interroge souvent quant à son don de danseuse, cela viendrait-il de ses origines indiennes ? J'en demeure convaincue au fond de moi...
Je repartirai congelée de ce mariage mais la tête remplie de rythmes pendjabis endiablés dont je raffole, et garderai en mémoire ces corps dansant à la perfection. Oui les pendjabis ont le sens de la teuf, et lorsque je compare la spontanéité de l'éclate d'ici et la réserve et le côté statique des occidentaux, je deviens songeuse... Ils ont ça dans la peau, dans le sang, ils ont un rapport avec le corps qu'on n'a pas en France, et cela me manque souvent en France, car moi aussi qqpart j'ai sûrement un petit côté pendjabi une fois sur une piste de danse, mais le regard des français (et leur nullité !!) me freine souvent...


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