Premier jour de l’année… retour à la chasse aux images pour le blog qui a revêtu ses habits d’hiver… Etonnant comme on utilise des images et des registres de langage opposés pendant la période des fêtes, entre incitation à la consommation et inquiétudes quant à l’avenir. Je lisais une note de Géraldine Dormoy parue en décembre à propos du blog Sea of Shoes et j’observe ce petit monde d’escarpins pour le plaisir des yeux, comme les campagnes dans les pages glacées des magazines (Aigle et Hermès, Mulberry et Stella Mc Cartney cette saison). Oui, juste pour le goût du beau. Je ne crois pas que ce soit si superficiel même si parfois le monde est parfois crazy in the head…
L’image que je préfère garder en tête, c’est celle du texte en lettres majuscules bleu indigo d’Ever Manifesto en faveur d’une mode réinventée selon le principe de sustainability. J’aime surtout l’entretien avec Franca Sozzani mené par Charlotte Casiraghi. L’intérêt de la rédactrice en chef de Vogue Italia pour les processus de fabrication de l’industrie textile et de la chaussure semble réel :
We all have to move forward and that includes my magazines. Unfortunately, in a picture you cannot recognize what is sustainable or not so we have to write, to interview people who are reliable, to ask designers to create something special, to teach students in the fashion schools, and to spend time and energy in participating in great projects such as the one we are doing at the Cittadellarte Fondazione. A magazine, I believe, has a mission and Vogue, as “the” fashion magazine also has a responsibility to help the readers understand not only the ephemeral side of fashion, but also the ethical side.
Je vois à cela une application directe aux chaussures : mes derniers achats étaient fabriqués dans les Marches en Italie. Les employés de l’industrie de la chaussure sont assez pessimistes quant à l’avenir de leur filière à cause des délocalisations en cours vers la Roumanie et la Chine, même pour les marques de luxe (situation d’ailleurs comparable en France). C’est doublement dommage, pour la filière héritière d’une tradition ancienne et pour les consommateurs qui perdent le lien avec la source des biens qu’ils acquièrent. Je trouve extraordinaire de pouvoir parler avec une personne qui connaît le moindre détail d’une ballerine et qui sait comment ajouter un accessoire pour redonner de l’éclat à une paire abîmée. Alors, l’intérêt pour le savoir-faire estampillé Made In Italy n’est pas une recherche de superflu mais bien un compromis réfléchi entre esthétique et éthique. Pas si superficiel – not so shallow…