Le milieu de l'hiver fut rude pour notre Narcisse national. Son aura déjà bien fané ne résista pas aux frimas de février. Faut dire, ses auxiliaires rivalisèrent d'ingéniosité pour être à son niveau. Le très zélé Besson par exemple, intronisé le mois précédent ministre de l'Immigration, commença son œuvre nauséabonde par un appel à la délation. Les clandestins qui dénonceraient leurs passeurs se verraient accorder une carte de séjour. Belle entame pour le converti.
En Sarkozie, communiquer rime avec niquer. Quand le peuple gronde, on passe d'urgence à la télé. D'abord on convoque des journalistes potiches qui hochent la tête quand on leur cause et ensuite on explique au dit-peuple qu'on a compris ses manifestations d'inquiétude. Résultat des courses, une heure et demie de logorrhée inepte, une impasse sur le conflit antillais et une révélation. Auparavant Ferrari était une marque de voitures joliment carrossées, désormais c'est un désuet modèle de passe-plats…
Pendant ce temps-là, en Guadeloupe, les choses tournent au vinaigre. Le fébrile Jégo dépassé par les évènements est rappelé à Paname sur ordre venu d'en haut. La grève générale paralyse l'île et s'étend en Martinique. Ironie du sort, un mois et un mort plus tard, ce sont les solutions prônées à l'époque par mister Bean et jugées inacceptables par l'Elysée et Matignon qui dénoueront le conflit.