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Le Prince Jean

Publié le 29 décembre 2009 par Ruminances

js04.jpg Donjipez est un vieux complice de twitter. Un insomniaque notoire qui émet de l'info jusque dans la nuit noire. Ici, à ruminances, on lui a demandé quatre lignes sur l'héritier Sarkozy pour illustrer le palmarès des doigts d'honneur 2009. Il nous a pondu un billet complet. Le voici dans son intégralité.

L'été n'avait pas été bon pour Jean. Et depuis la « rentrée », cela ne s'arrangeait pas. Une rentrée bien relative d'ailleurs puisqu'elle n'avait été précédée de rien. Difficile de revenir de nulle part. Cela faisait un petit moment que la phrase tournait dans sa tête et lui arrachait un sourire ironique. Pas à sa mère dont il voyait bien qu'elle commençait à avoir quelques doutes sur le génie supposé de son « petit prince ». Encore moins à son père qui n'en disait guère plus qu'à l'accoutumée mais maugréait dans son coin. Pas qu'ils le laissât tomber vraiment d'ailleurs. Mais il voyait bien que ses parents ne comprenaient pas vraiment, il sentait leur acrimonie, leur déception, et il jugeait, à quelques remarques, de ce qui était une muette accusation, un non-dit de reproches effleurés.

Sa mère était concierge après avoir longtemps fait des ménages. Son père était retraité du bâtiment. Ouvrier et fils d'immigré qui avait voulu croire aux principes de l'école laïque jusqu'à en devenir parfois xénophobe pour ceux qui ne se coulaient pas dans le même moule et ne croyaient pas comme il l'avait fait, lui, à la réussite à la force du travail et des efforts. « Faut savoir serrer le poing dans sa poche » était l'une des phrases toutes faîtes qu'il avait parfois voulu faire philosophie de vie et inculquer à sa progéniture.

Cela ne l'avait pas rendu soumis pour autant et il avait lutté et milité de là où il était pour changer les choses. Aujourd'hui Jean voyait surtout qu'il ne les comprenait plus vraiment et quand le vieux sortait griller sa blonde devant la porte avec son chien le nez collé aux talons, il ne pouvait s'empêcher de choper un regard dans lequel il voyait doute, désapprobation et colère rentrée. Il se rendait aussi compte que même sa mère, qui l'avait depuis toujours situé entre la quatrième merveille du monde et le génie universel, doutait. Et pas qu'un peu. Parfois d'ailleurs quelques reproches fusaient sur un mode « tu es trop exigeant mon fils, faut savoir manger son pain noir ». Elle venait d'une famille où on ne mangeait justement pas forcément tous les jours à sa faim mais elle croyait dur comme fer à la volonté et avait la fierté du peu qu'elle avait en s'étant arrachée des pires difficultés.

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