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Ces cookies empoisonnés : échanges autour d'une directive européenne.

Publié le 05 janvier 2010 par Guillaume Buffet

Boite_a_lettres  De passage ce matin sur le blog de Yan CLAEYSSEN, Président d'ETO Digital, j'ai pu découvrir sa Tribune, parue en décembre dans le magazine Stratégies, en réaction à la directive européenne qui se penche sur la réglementation des cookies (il est prévu de les "opt-iniser", c'est à dire de demander l'autorisation préalable de l'internaute avant d'installer un nouveau "marqueur" sa navigation).

Si l'impact de cette directive peut être terrible pour les acteurs du e-marketing des médias en ligne, et du e-commerce, si elle trouvait transposée en l'état en France, elle doit être pour tous les professionnels de l'internet - et pourquoi pas pour tous les annonceurs - l'occasion de se poser de vraies questions de fond. Voici quelques pistes dans ma réponse à Yan, publiée sur son blog :

Bonjour.

Tellement d'accord... et tellement pas d'accord à la fois !

Oui, trois fois oui, permettre d'offrir des messages ciblés aux consommateurs est LA voie qui mène vers un meilleur marketing, que l'on soit d'un côté ou de l'autre de la "barrière". Evidemment plus efficace pour les pros. Et tellement plus supportable pour le consommateur. Plus de pollution. Et des messages qui lui correspondent. Que ceux là.
Le bonheur. Pour tous.

Mais, il y a un mais, un hic, un BUG !

C'est qu'aujourd'hui l'opt-in et les cookies sont de plus en plus perçus par les consommateurs comme un moyen de les traquer à leur insu, avant de les harceler contre leur gré. Et que cette sensation est très souvent totalement justifiée.

Je ne partage pas du tout le point de vue de M. "facebook id=1301416000" (premier commentateur du billet de Yan sur son blog). Non ce ne sont pas "quelques brebis galeuses" qui portent sur leurs épaules toutes les responsabilités, et tous les autres acteurs du marketing qui en pâtissent.

Nous avons TOUS notre responsabilité. Quoi qu'on en dise, le SPAM est en restera pour toujours une SENSATION. Dès lors que nos consommateurs se sentiront harcelés par nos messages, et quelle que soit la loi en vigueur, ils réagiront chaque jour avec plus de violence.

Avant hier, ils jetaient nos mailing à la poubelle sans les ouvrir
Hier ils mettaient des autocollants stop-pub sur leur boite
Aujourd'hui, c'est les marques des annonceurs qu'ils mettent au panier d'un simple clic en les déclarant "indésirables". Pour toujours.

Et nous ? 

Ensemble, nous continuons à faire progresser gentiment le nombre de sollicitations quotidiennes.

L'e-mail marketing de conquête est moribond. 
L'e-pub sauvage a du mouron à se faire.

L'électrochoc (?) de cette directive européenne, doit nous permettre - nous oblige - à prendre nos responsabilités.
Tant que des méga bases e-mailing permettront d'inonder les boites des internautes en se cachant derrière une légalité de façade (quelle pantalonnade !), tant que les acteurs rajouteront des couches de sollicitations aux sur couches de harcèlement, les "politiques" réagiront comme leurs électeurs leur demandent de le faire : avec excès.

Il n'est pas normal de suivre les agissements d'un individu sans lui en demander la permission.

Notre profession doit être plus éthique. Ou beaucoup vont mourir, c'est certain. Il est temps de se regarder en face.

C'est évidemment en tant que consultant en Stratégie Digitale très à cheval sur les notions d'éthique que je réagis de la sorte. Et si mon rôle de co-président de Renaissance Numérique renforce encore mon attachement à la mission citoyenne de l'internet, ce billet d'opinion n'est pas le point de vue officiel de l'association, qui ne s'est pas (encore) exprimée sur le sujet.


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