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Identité nationale : fin de la récré ?

Publié le 13 décembre 2009 par Radicallibre77

Récemment dans Le Monde, Nicolas Sarkozy a sifflé la fin de la récréation sur le sujet de l'identité nationale. Un sujet, qu'il a lui même lancé, avec la complicité du ministre Eric Besson, ex-socialiste, qui l'avait rallié au moment de l'élection présidentielle, en volant ainsi au secours de la victoire, du toujours président de l'UMP.

Mais au lendemain de la votation suisse sur l'interdiction des minarets dans la Confédération, les responsables de l'UMP, et en premier lieu, le Chef de l'Etat, ont eu la crainte de voir le débat dévier sur des attaques anti-islam et anti-immigrés auxquelles s'adonnent régulièrement une frange de l'électorat UMP, voire même certains de ses élus. Un débat dégénéré que les Préfets aux ordres n'arrivent plus à canaliser.

Mais la grande crainte des dirigeants de l'UMP est de voir le débat confisqué par le FN, à quelques mois des élections régionales, où le parti d'extrême-droite devrait atteindre 10% dans certaines régions.

Alors, après avoir demandé au 1er ministre de calmer le jeu, Nicolas Sarkozy s'est fendu d'une tribune dans le quotidien de référence.

Le but ? Ménager la chèvre et le chou.

En rappelant les principes républicains d'ouverture et de laïcité. Des principes d'accueil et de respect des confessions et du refus du repli communautaire. Nicolas Sarkozy a voulu répondre de la sorte aux craintes formulées par la Gauche, mais aussi par ses alliés.

Mais, le chef de l'UMP n'en pas oublié pour autant l'objectif premier de l'initiation de ce débat : rameuter les électeurs de la droite extrême, nationalistes et traditionalistes. Il a donc insisté sur les racines chrétiennes de l'Europe et de la France. Répondant à la surenchère du FN par des arguments du même gabarit.

Aujourd'hui, il n'est pas interdit de penser que cette idée de débat sur l'identité nationale va revenir comme un boomerang. Directement en pleine face de ses initiateurs.

Nicolas Sarkozy a voulu jouer avec les craintes et les inquiétudes d'une frange de la population, vis-à-vis de ce qui lui est étranger. Cette initiative a libéré l'expression d'un racisme et d'une haine latents. Le Chef de l'Etat français, qui se doit être le garant de l'unité de la Nation, s'est montré, en cette nouvelle occasion, qu'un piètre calculateur politicien, prêt à toute initiative nauséabonde, pourvu qu'elle lui fasse espérer le moindre avantage électoral.


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