Vous vous demandez certainement de quoi je vais encore parler, où j’ai bien pu dénicher ce nom bizarre. En fait, vous connaissez parfaitement le principe de Premack, vous l’avez utilisé ou vous l’utilisez quotidiennement, que vous ayez des enfants ou des animaux. Je sais, il n’y a pas grand-chose à voir entre les enfants et les animaux. Quoique… allez, j’arrête parce que vous allez finir par croire que je n’aime pas les enfants !
Bon, revenons à nos moutons. Le principe de Premack consiste à, par exemple, autoriser votre enfant à regarder la télé, à condition qu’il finisse ses devoirs avant, à aller au cinéma, à condition qu’il range sa chambre avant. Ainsi, vous l’autorisez à exercer une activité agréable mais pas avant qu’il ait fait ses corvées.
Comme vous le voyez, le principe de Premack est une méthode d’éducation vieille comme le monde. Elle a été formulée, en 1959, par le Docteur David Premack, psychologue, à la suite d’observations effectuées sur le chimpanzé. Vous-même, vous en avez certainement été les « victimes », vous l’utilisez certainement encore maintenant. C’est un moyen assez simple de faire exécuter les corvées. L’enfant se dit qu’il n’a qu’à ranger sa chambre – une grosse corvée pour la plupart d’entre eux – pour être récompensé en regardant son émission favorite à la télé. Et, le parent n’a pas trop mauvaise conscience puisqu’il n’impose pas vraiment à son enfant de ranger sa chambre, il le stimule à le faire en lui faisant miroiter la récompense qui pointe à l’horizon.
D’ailleurs, en demandant à votre enfant de ranger sa chambre tout simplement, vous n’obtiendrez peut-être pas satisfaction. Par contre, en lui disant que s’il le fait, il pourra faire ce qu’il a envie, il cédera plus facilement, vous aurez beaucoup plus de chance de le convaincre. La récompense joue le rôle de renforçateur. Sans ce dernier, votre probabilité de réussir, de parvenir à vos fins, s’en trouve amoindrie considérablement. Vous conditionnez l’exécution d’une activité à basse probabilité (la corvée) à l’exécution d’une activité à haute probabilité (activité de plaisir). C’est un peu le principe de la carotte et du bâton.
Je ne suis pas certaine que cette méthode d’éducation soit la panacée dans la mesure où les enfants auront tendance à ne plus rien faire sans récompense, sans stimulus. Un peu, comme le font les animaux que l’on dresse et qui obtiennent une croquette ou un morceau de fromage quand ils ont fait le beau ou quand ils ont rapporté leur baballe. Hé oui, le principe de Premack s’applique également aux animaux. On en revient au début de l’article. Mais, encore une fois, je ne compare pas les enfants aux animaux…
Toutefois, dans certaines familles, on peut constater que certains enfants ne daigneront pas effectuer la vaisselle s’ils n’obtiennent pas une récompense en échange, un peu d’argent ou une autorisation de sortie. C’est là, je pense, le côté pervers de la loi de Premack. Cela risque d’ailleurs de jouer des tours aux futurs adultes que seront les enfants dans quelques années. Seront-ils autonomes ? Accepteront-ils de faire certaines choses gratuitement et généreusement, sans attendre de contrepartie ?
Quoi qu’il en soit, le principe de Premack a quand même de bons côtés. Il est utilisé avec succès auprès des enfants autistes qui acceptent d’effectuer certaines tâches qu’ils refusaient auparavant à partir du moment où on les récompense, où on leur accorde des privilèges. De la même façon, le principe de Premack peut constituer une bonne motivation pour vous, dans votre travail. Vous pouvez, par exemple, vous dire que si vous finissez d’écrire un article (sur le principe de Premack, par exemple), vous aurez le grand plaisir de vous offrir une pause-thé, accompagné de sa petite gourmandise ! Bon, je vous laisse, mon thé m’attend…
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