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Les profs ont la parole (3)

Publié le 04 janvier 2010 par Soseducation

Je vous écris de Nouvelle-Calédonie. Je suis professeur des écoles et mon mari professeur en mécanique dans un lycée professionnel.

Ici, nous n’avions aucun souci jusqu’à ces dernières années, où la violence verbale et parfois physique s’installe parce qu’il y a trop de laxisme.

Les élèves ont vite compris qu’il n’y a pas de sanction. Pourquoi, donc, s’empêcher d’agir comme on en a envie et de suivre ses pulsions, tout simplement, sans réfléchir ?

Nous sommes pour le respect : celui des élèves, mais aussi celui des professeurs. On a coutume de dire que nous avons tous des droits et des devoirs dans la société, mais on vit maintenant dans un monde à l’envers : la victime devient « la bête à abattre » ! Eh oui, elle dérange la victime, elle empêche certains de se couler de beaux jours et les oblige à prendre des problèmes bien ennuyeux à bras-le-corps.

Il faudrait que l’enseignant retrouve une marge de manœuvre : par exemple, quand l’élève a fait plusieurs infractions graves, couper les allocations familiales pendant un certain temps. On verrait soudain les parents s’impliquer dans l’éducation de leurs chers bambins.

Il y a quelque chose qui marchait bien aussi, quand mon mari travaillait dans un lycée en brousse : quand l’enfant était allé trop loin, il avait une mise à pied ou un mot dans le carnet de correspondance (en cas de faute moins grave) et il ne pouvait revenir au lycée qu’accompagné par l’un de ses parents. Et tout ce petit monde devait passer d’abord par le bureau du proviseur. Les parents devaient s’absenter de leur travail et devenaient bien plus sévères et impliqués. Cela existe toujours, je crois, mais n’est pas appliqué. Je peux vous dire que cela marche très bien, pour l’avoir expérimenté.

On est allé trop loin, mais je suis sûre qu’avec un peu de liberté rendue aux professeurs, les choses pourraient changer et les enfants vivraient mieux : surtout ceux qui ont envie de travailler.

Pourquoi ceux-là n’auraient-ils pas le droit de travailler dans la sérénité ?

Patricia Rolland


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