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Vol et Ski 2010

Publié le 02 janvier 2010 par Vinz

Rien à voir avec « braquage de banque et course automobile », « arrachage de sac et course pédestre » ou « car-jacking et cross-trial »… Le « vol » c’est pour « parapente » et « ski » c’est pour « ski ».

Saint Jean d'Arves, La Chal

Un jeu d’hiver

A l’origine, l’hiver n’est pas la période propice à la pratique du parapente. Il fait froid. Toutes les couches de l’atmosphère sont froides. Il n’y a pratiquement pas de colonne d’air chaud pour faire des vols de plus de 10 min. Les zones de décollage sont prises dans la neige. Les aires d’atterrissage sont difficilement localisables à cause de la brume persistante et de la neige… Encore elle.

Il n’y avait donc qu’une poignée de parapentistes en l’air. Souvent dans les stations de sports d’hiver afin de bénéficier des remontées mécaniques car ils sont fainéants. Et parce qu’il y a du public car ils sont frimeurs. Les skis aux pieds pour aider au décollage et à l’atterrissage mais surtout pour ne pas se faire refouler aux télésièges et autres tire-fesses. Donc, l’air ne portant pas vraiment, ils jouaient à raz de la neige pour passer en hors piste là où aucun skieur n’aurait osé poser les spatules. Comme ils ne faisaient qu’effleurer la poudreuse par petites touches délicates pour défleurer ces pentes, il n’y avait pas de risque particulier. Le seul souci était le balisage par quelques piquets que les pisteurs mettent pour prévenir les intrusions par un autre moyen que les airs. Justement, si on jouait avec eux, les piquets, pas les pisteurs.

Une petite bande a donc commencé à se lancer des défis du type « touche tel piquet » en plus des traditionnel « glisse sur 10 mètres sans que ta voile ne tombe » ou « passe entre ces deux piquets ».

Une rencontre amicale et une compétition officielle

Le magazine « Parapente Mag » a décidé un hiver de parrainer ces jeux entre parapentistes locaux. Des articles ont été parus et des dates de rendez-vous communiquées. Ainsi, les locaux d’une station se sont rendu compte qu’ils n’étaient pas les seuls à le faire et qu’il serait intéressant de rencontrer les précurseurs de l’autre versant. Ce sont devenues des rencontres amicales dans les stations qui voulaient bien des ailes sur leur domaine skiable avec des clubs organisateurs habituellement en sommeil en cette saison.

Depuis, la Fédération Française de Vol Libre (FFVL) a repris le flambeau. Un calendrier est donc publié chaque hiver et un règlement draconien a été établi. C’est devenue une compétition officielle sans perdre l’âme de la rencontre amicale. En effet, point n’est obligé de posséder un licence de compétiteur ou un brevet de pilote confirmé pour s’inscrire. Le GPS et la radio qui sont habituellement obligatoires ne le sont pas ici. Chacun gueule son numéro en passant près des juges de « touches » ou de « lignes ». Ainsi se retrouvent le champion à côté du débutant pour le même but : glaner le maximum de points.

Je tiens à préciser que je ne parle pas dans cet article de petites voiles qui permettent de foncer sur les pistes en restant à raz des bosses. Je respecte les kites, mini-voiles et autres pratiques de speed-skiing, speed-flying ou speed-riding mais notre matériel de vol est d’une autre dimension. Ce sont des parapentes. On n’est pas dans les 13 à 15m2 de surface mais dans les 25 à 35 m2 pour les biplaces. Donc ce sont de vraies machines à voler toutes l’année qui sont utilisées différemment. Il faut flirter avec la vitesse minimale de vol pour rester au contact du sol. Ce qui se fait rarement si l’on veut rester en l’air longuement et sereinement. Petit rappel : juste en dessous de la vitesse minimale, ça décroche, donc ça ne vole plus car ce n’est plus une voile au dessus de la tête mais un chiffon froissé.

Le principe général

Le challenge se déroule sur plusieurs manches sur un week-end complet. Il faut un minimum de manches lancées et un minimum de participants capables de décoller pour valider le challenge du week-end. Donc ça commence toujours par un décollage facile. Malheureusement, il est avec des skis et ce n’est pas toujours gagné. Au final, il y aura un atterrissage avec des skis aussi si tout se passe bien pendant le vol. Même les parapentistes peuvent déchausser. Heureusement pour les autres, le vol se fait toujours au dessus de zones hors pistes sans personne dessous.

Le vol n’est pas de tout repos. Il faut passer par des ateliers. Chaque atelier donne des points en fonction de sa réussite partielle ou complète. Le gagnant de l’étape est celui qui a marqué le plus de points à la fin du week-end. Un classement sur les dix week-end de l’année est fait pour déterminer le vainqueur du challenge Vol et Ski.

Une série d’exemples d’ateliers :

-         Décoller et toucher le piquet juste à la sortie du décollage

-         Voler, frôler la pente neigeuse pour glisser sur quelques mètres et reprendre de l’altitude

-         Voler, poser ses skis dans une zone précise et reprendre de l’altitude

-         Toucher en volant ou en glissant le long de la pente quelques piquets à la suite

-         Toucher le piquet au milieu sans toucher ceux qui l’entourent

-         Suivre le plus longtemps en glissant une piste matérialisée par des bords colorés

-         Atterrir dans une cible le plus proche possible du centre

-         …

Un décollage réussi, un piquet touché, des lignes coupées en glissant et des cibles atteintes près du centre, ce sont des points. Tout n’est pas obligatoire. Il y a une dizaine d’ateliers le long de la descente. On peut arriver trop vite à l’un ou se focaliser sur le sapin ou le chalet en face plutôt que sur le petit piquet. Mais plus on touche ou glisse en suivant les indications, souvent complexes, alors ça marque. La difficulté est aussi dans la mémorisation du parcours car il y a les piquets à toucher en volant, ceux en glissant, ceux comme on veut (ou peut) et ceux qu’il ne faut surtout pas toucher. Tout ça avec les deux mains dans les poignées de freins à chercher au centimètre la vitesse et la direction optimale.

Les meilleurs vont faire le sans-faute à 1000 points mais heureux seront ceux qui auront marqués leurs 25 premiers points officiels en compétitions fédérale par un simple décollage réussi. Il y a toujours ceux qui tombent dans la neige et font un cratère de leurs fesses. Heureusement sans gravité grâce à l’altitude et la vitesse faibles mais également les air-bag et mousse-bag sous les sellettes. A côté de chaque atelier, un espace est prévu pour décollé à nouveau et poursuivre les ateliers suivants.

Ce sont donc des week-end festifs où le compétiteur professionnel conseille au débutant sur la stratégie des ateliers (accélérer en arrivant sur l’atelier pour gagner en précision, anticiper la prise d’altitude après l’atelier du bon côté avant d’arriver dans l’atelier) et où le novice apprend à l’expérimenté l’ouverture de cannette avec une spatule de ski. La plupart du temps, il y a des mini-concours en plus de l’officiel pour faire patienter les concurrents, un concert le samedi soir, des chambrés de parapentistes plutôt que des chambres personnelles froides et des repas à longueur variable suivant la météo du jour. Et même si le temps est pourri et que ça ne vole pas, il y a toujours les skis pour profiter de la montagne…

Quelques noms pour ceux qui cherchent des références :

Sam Sperber, Sean Potts, les frères Green, les Nochez père et fils, Kti Devos, Anne Bosvieux… Pour Vince S’Paul, je vous conseille d’attendre encore quelques semaines avant de chercher.

Quelques liens Internet sur le sujet :

http://www.voletski.fr,

http://parapente.ffvl.fr,

http://www.parapentemag.com,

Le calendrier 2010

  • 9-10 janvier : Les Saisies (Vince S’Paul présent)
  • 16-17 janvier : Saint-Gervais
  • 23-24 janvier : Crest-Voland / Cohennoz
  • 23-24 janvier : Zinal (Suisse)
  • 30-31 janvier : Chamonix
  • 6-7 février : Vars
  • 27-28 février : Chamois (Italie)
  • 13-14 mars : Flaine
  • 20-21 mars : Courchevel

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