Iran au coeur de la tempête

La contestation, qui traverse l'Iran, représente-t-elle une force révolutionnaire ou bien la montée de la bourgeoisie qui ne souhaite que la privatisation de son économie et qui profitera, qu'a sa classe?
Si on se fie aux principaux dirigeants de ce mouvement de contestation, on est loin d'un mouvement révolutionnaire et même d'un mouvement progressiste. Moussavi se limite strictement à un changement de gouvernement et à la destitution d’Ahmadinejad. N'oubliez pas que Moussavi « a validé les exécutions d'opposants dans les années 80 en autorisant l’exécution de plus de 33 000 prisonniers politiques ou encore appuyé la fatwa contre Salman Rushdie après la publication des Versets sataniques alors qu'il était l'un des personnages clés du régime pendant quasiment toutes les années 80. « Moussavi veut surtout, casser l'image d'extrémiste accolée à l'Iran pendant le mandat de Mahmoud Ahmadinejad». (1)
Au début de la révolution iranienne, Moussavi était éditeur du journal officiel du Parti de la République islamique, Jomhouri-e Eslami (République islamique).
Pendant la campagne électorale de 2009, Moussavi sera plusieurs fois interpellé sur son rôle présumé dans le massacre des prisons, où 33 000 prisonniers politiques furent exécutés au cours de l'été 1988 et pour la plupart membres de l'organisation des Moudjahiddines du peuple, qui se définissait comme des « marxistes islamiques».
Ne nous laissons pas leurrer par ces manifestations, même si nous avons des réserves et des critiques à formuler à l'égard de la direction iranienne...
Dans le contexte actuel de la crise économique que traverse les pays impérialistes, l'Iran est dans la mire des exploiteurs qui voudraient bien mettre la main sur les ressources naturelles qui regorge dans cette région... Notre soutien au mouvement de contestation de la bourgeoisie n'aide en rien la cause du peuple iranien. Au contraire, le soutien à ce mouvement ne fait qu'affaiblir le mouvement plus général de la lutte que mènent tous les progressistes et révolutionnaires contre l'impérialisme qu'il soit américain, canadien, européen ou asiatique. Il y a longtemps un célèbre révolutionnaire écrivait un document fort pertinent qui s'intitulait « La maladie infantile du communisme».
En manifestant dans notre pays contre l'Iran, nous ne faisons que renforcer l'emprise des faucons qui aimeraient bien voir s'effondrer un régime qui s'oppose à leur volonté d'hégémonisme et le remplacer par un fidèle serviteur pour ne pas dire un valet qui matera sa population déjà appauvrie... Soyons plus vigilants avant de nous lancer dans une aventure qui ne profitera à personne, sauf aux exploiteurs.
Notre appui ne devra se donner qu'à ceux qui luttent contre l'oppression du capital et de l'impérialisme et non à de vagues mouvements réformistes qui se cachent derrière des slogans vides de contenu politique.
Dans un contexte international tendu, méfions-nous des analyses simplistes. Les tensions qui perturbent l'Iran sont plus complexes que ce que l'on peut nous raconter.
L'histoire des mouvements populaires dans le monde nous enseigne la méfiance. Le Chili, le Honduras et le Vénézuéla pour ne citer que ceux-là... en ont vu des manifestations qui n'avaient rien à voir avec le progrès. L'Iran demeure un enjeu sur l'échiquier international et souvenez-vous qu'il n'y a pas si longtemps l'Irak et l'Iran vécurent un conflit qui n'a bénéficié à personne si ce n'est qu'aux impérialistes, en particulier américains...
Seul le peuple iranien est en mesure de régler ses contradictions.
Ce n'est qu'un commentaire parmi tant d'autres et je demeure ouvert à toute critique.
1 Iran - Moussavi président, une politique différente ?