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Claude Martin, un aventurier lyonnais aux Indes (3/4)

Publié le 11 janvier 2010 par Olivia1972

Le business man

Il acquiert, grâce aux largesses du nabab, à son travail et à ses différentes opérations commerciales, pas toujours des plus limpides, une immense fortune évaluée à près de 9 millions de francs au moment de sa mort. Cette richesse a été acquise par des commissions sur les achats effectués par l’arsenal, grâce aux loyers perçus sur diverses propriétés, mais surtout par des prêts d’argent à 12 % aux Indiens et aux Européens, par les ventes d’indigo, de lapislazuli et d’autres produits indiens vendus en Angleterre, via Calcutta, par l’intermédiaire de ses agents londoniens, les Raikes. Cette fortune, Martin la gère aussi de façon très prudente, voire même un peu avaricieuse, tout en achetant en Europe des livres et des oeuvres d’art. De plus, il se fait construire, après l’abandon de l’idée d’un retour en Europe, un palais somptueux à Lucknow dans les années 1790.

Martin n'a pas tardé à réaliser l'importance de l'agriculture indigo et investi dans cette entreprise performante dans plusieurs parties de l'Inde du Nord. Il a exporté de l'indigo et du tissu notamment vers l’Espagne. Martin a également réalisé une fonderie de canons, a mis au point une nouvelle méthode de la coupe de diamants. Il mis au point également un procédé nouveau pour l'extraction de l'indigo et le publia dans les Annales de la Société asiatique en 1791.

L’architecte

Ses compétences en architecture étaient très appréciées à Lucknow et sa proximité avec le Nawab Asaf-ud-Dawla lui ont donné une occasion unique de participer à la construction de plusieurs bâtiments à Lucknow. Claude Martin deviendra l’architecte en chef de la ville de Lucknow et réalisera entre autres le Raj Bhavan (maison du gouvernement), la résidence officielle du Gouverneur.

La Martinière (Constantia)

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Suite à sa décision de ne pas rentrer en Europe, il utilise une partie de la fortune colossale, peut-être la plus importante amassée par un Européen en Inde, pour faire bâtir un palais, Constantia, qui, bien que largement achevé en 1795, ne sera pas complètement terminé à son décès.

Ce palais, initialement conçu comme un tombeau, a d’abord été appelé Constantia avant d’être nommé La Martinière. Martin avait choisi comme blason pour ce palais des éléments rappelant sa vie et comme devise « Labore et Constantia », gravée sur le balcon du premier étage. Si certains pensent que le nom Constantia vient de là, d’autres ont une version plus romantique en faisant remarquer que Martin, avant de s’embarquer pour les Indes, avait été très amoureux d’une jeune fille prénommée Constance.

La construction est imposante et étonnante et tient tout à la fois du château gothique et de la folie baroque.

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D'énormes lustres en cristal d'Angleterre décorent la chambre principale. Il y avait aussi des toiles de Johann Zoffani, l'artiste allemand qui était un ami de Martin, et des tables de marbre importées ainsi que de nombreux bustes et statues.

Martin fit venir des milliers de plaques de marbre et fit venir de France des bergères et du mobilier.

Les statues de lion sur le parapet ont été conçues pour tenir des torches enflammées à l'intérieur de leur bouche ouverte. Mais ces lions sont aussi un calembour visuel car Martin était de Lyon.


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