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Tout est relatif… surtout en politique.

Par Robertandco

Contrairement à ce qu'il ressent pour les journalistes, que chaque jour il déteste un peu plus, Robert éprouve un amour sans borne pour la politique. Un amour vache tout de même, puisqu'il adore la politique mais déteste les politiques.  Il déteste les politiques car ils ne sont, sauf rares exceptions, que fourberies et manipulations ; il adore la politique et ses manœuvres car, si elles émanent de personnes navrantes comme Mme Royal, ce sont de purs instants de rigolades, si elles viennent de gens comme Mr Strauss-Kahn qui tente de se dépatouiller comme il peut de son mandat international à temps pour les primaires présidentielles du PS - tout ça sans en avoir l'air -  on assiste à des grands moments de tension suante comme lors du mitraillage par les chroniqueurs du Grand Journal.

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Robert n'aime pas vraiment les politiques parce que la majorité de cette catégorie d'humains a d'énormes problèmes de conscience et d'honnêteté. A croire, qu'à peine la bénédiction des urnes obtenue, la schizophrénie se saisit de vous. Constater et admettre en public ses erreurs est un acte inenvisageable pour le politique. Une phrase de contrition n'arrivera jamais à effectuer le trajet cerveau-bouche. A se demander si l'un des deux organes ne manquerait pas. Vu le débit de bêtises, on pense savoir lequel…

Une fois, on a eu droit à un meaculpa, par Mr Jospin, le soir désormais historique, où le PS s'est fait mettre sans vaseline par le FN. Mais seulement, Jospin nous a bien menti ce fameux soir puisqu'il s'est repointé quelques temps plus tard pour donner des leçons inapplicables à tout le monde.

Le rapport avec ce qu'il se passe en ce moment dans le pays.

Il y a de ça une bonne semaine, Robert profite d'un après-midi de libre pour dessiner ses cartes de vœux et se faire, par la même occasion, un maxi rattrapage des JTs du mois. Les tracas mondiaux se succèdent et s'enchainent aux tourments nationaux jusqu'à ce que… Au hasard d'un jeter d'œil sur l'écran, Robert reconnaisse les dorures de l'Assemblée Narcoleptique et s'interroge de voir des flopées de bleuets courir, aussi vite que le permet la bedaine de certains, en direction du grand hémicycle. Quelque chose de grave ce serait passé dans le saint des saints de la république ?!

Au vue du nombre de vigiles réquisitionnés Robert tablait, au moins, sur une fusillade, un putsch par MAM ou, summum de l'horreur, une tentative d'enlèvement de Napoléon Jr alias JF Copé (parce qu'en cas d'enlèvement de députés PS, Mini-Lui-Même fait donner l'assaut et tant pis pour les victimes collatérales…).

1 min de suspens insoutenable plus tard, on apprenait que la quasi-totalité de l'Assemblée avait frôlé l'infarctus (ben oui ! il y en a très peu qui ont moins de 50 ans et pratique quotidiennement le footing) à cause d'une poignée de militants écologistes armés jusqu'aux dents de… t-shirt à logos et banderoles de protestations. Solidarité végétative oblige, le Père Mamère et toute sa mini-clique ont applaudit à s'en rompre les phalanges. Forcément ! Pour une fois on allait avoir des images pas trop pitoyables sur la cause écologiste. Des images plus spectaculaires qu'une bande de chlorophylliens, portant  d'immondes pantalons en toile de jute, en train de se fritter à coups d'épis de maïs avec des policiers.

Mais aussi, opposition idéologique oblige, on assista à une montée de sève prodigieuse de la part de tous les élus de droite. Beaucoup moins mort-de-rire ceux-là …
Autant Mamère s'étouffait de rire face caméra, autant Frédéric Lefebvre s'étouffait sous le flot des insultes et des réprimandes qui lui venaient toutes en bouche à la même seconde. Autant dire que, vu son débit habituel qui tient de la kalachnikov bien huilée, c'était le raz-de-marée cérébral chez l'intéressé.

Pom pompom… Robert y réfléchit 5 min et pensa…

” Ah ! Ils sont top ces gens adeptes du « fait ce que je dis mais surtout pas ce que je fais. C'est vraiment un cas scientifique autant de sujets schizophréniques dans un si petit échantillon de population… »

Parce que Robert, qui a déjà passé des après-midi d'ennui devant la chaine parlementaire, garde bien en mémoire ces instants où :

  • Défilent sous l'œil de la caméra, des rangées de fauteuils vides où somnolent, en tout et pour tout, une petite vingtaine de députés sans doute épuisés par la digestion de leur menu gastronomique servi à la cantine de l'Assemblée pour le prix d'un menu Big Mac… alors que… Alors que Mr Chatel tente, plein de confiance dans le bien fondé de sa démarche, de remédier à l'absentéisme scolaire.

  • Des députés, champions de la camaraderie et pétris de solidarité, votent à deux mains en toute impunité : une sur leur pupitre et l'autre sur celui du voisin (heureusement qu'ils ne sont plus très souples passés la cinquantaine sinon on en aurait surement tentant des trucs avec les pieds…). Peut être qu'ils font un roulement avec leur voisin de dortoir et se partagent, une semaine sur deux, le devoir électoral et les faveurs de la secrétaire… et … Et la dernière fois que Robert est allé voter la dame qui vérifie d'habitude les votants  avait été remplacée. Forcément la nouvelle ne l'a pas vu venir à chaque élection avec sa mère depuis qu'il a 4 ans ½. Donc, c'était limite s'il n'a pas dû ramèner un visa, son certificat d'adoption, son livret de famille et sa mère pour qu'elle soit sur que oui, c'était bien lui le noir en photo sur la carte d'identité française.
  • L'ambiance qui régne dans l'hémicycle, lors de débats que l'on qualifiera de “sensibles”, est très proche de celle d'une discussion post-match entre supporters de l'OM et du PSG. Lors, par exemple du vote de la loi Hadopi, de celui du bouclier fiscal ou, plus ancien, lors du passage de la loi sur l'avortement où Mme Veil (qui a connu pire et n'a donc pas moufté) s'est fait agonir d'insultes des plus fleuries par son propre camp (comme quoi la solidarité à des limites… couillues)… dans le même temps… Dans le même temps, des profs de ZEP tentent d'empêcher des règlements de compte armés dans l'enceinte de leurs classe savec des arguments aussi fallacieux que « la violence verbale et physique ne mène nulle part voyons. C'est pas comme ça que vous allez réussir dans la vie »…

Robert passera sur le nombre de ventripotents qui somnolent pendant les débats alors que lui, chaque fois qu'il a tenté de piquer un petit somme bien calé sur son Eastpack, au fond de classe contre le radiateur, les profs l'ont invariablement réveillé, parfois en lui jetant des craies avec une précision diabolique…


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