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Un meurtre n’est pas un accident

Publié le 12 janvier 2010 par Soseducation

Un meurtre n’est pas un accident

Hakim, élève au lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), est mort vendredi soir dernier. Il a été poignardé le matin par un autre élève du lycée, prénommé Islam.

Réaction immédiate du ministère de l’Éducation nationale : déclarer que le meurtrier n’était « concerné par aucun problème de discipline », dans des propos rapportés par l’agence de presse AEF.

Pourtant, lors du reportage consacré à cette affaire dans le journal de 20 heures de France 2, lundi 11 janvier, le procureur de la République dans le Val-de-Marne en personne le décrit comme un élève « violent, qui avait des problèmes de discipline », notamment au lycée Romain-Rolland d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) où il était passé précédemment. On comprend donc que, pour l’Éducation nationale, est « sans histoire » un élève qui n’a pas encore eu de problèmes dans son établissement. Dans lequel il vient d’entrer…

Rappelons en effet que cet élève était arrivé un mois seulement avant de commettre cet assassinat.

Il y a bien un décalage entre le discours officiel sur la violence à l’école, qui fait de chaque acte de violence grave un « cas isolé », et la réalité. En remplaçant il y a trois ans le logiciel Signa, qui comptabilisait tous les actes de violence grave, par le logiciel Sivis, qui se contente de donner des pourcentages, l’Éducation nationale a « cassé le thermomètre ».

On peut cependant penser, avec la multiplication des agressions ces dernières années, que la violence est en recrudescence à l’école, et qu’il va falloir y apporter des réponses. Sécuriser les établissements, comme le gouvernement s’y emploie, ne règle pas le problème de fond : pourquoi cet élève peut-il, alors qu’il est majeur et donc dégagé de l’obligation scolaire, passer de lycée en lycée, d’exclusion en expulsion ? Pourquoi n’a-t-il pas été écarté d’un cursus dans lequel il n’est manifestement pas à son aise ?

Autant de questions auxquelles aucun portique de détection de métaux ni aucune compagnie de CRS n’apportera de réponse. Avant qu’elles ne soient posées rue de Grenelle, la violence continuera.

Roman Bernard


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