Magazine Journal intime

Question de point de vue... ( 2 )

Par Kasey
Trop contente, ce matin a peine levée, j'entends un " j'ai super mal à la moitié du dos, est ce que tu veux bien me masser stp " Comme bonjour y a mieux. Et vu que je suis rarement de bonne humeur à l'aube, je prends sur moi pour ne pas grogner. Finalement, après des doléances de cinq minutes, j'émets un " ok, ca marche ".
Une demie heure plus tard ( oui, faut bien que je me fasse attendre, non ?! ), je descends et prends la crème AINS ( non utile selon moa, surtout quand elle a été délivrée sans ordonnance : un des premiers conseils que l'on m'a donnée en stage fut " les crèmes AINS ne les utilisent jamais sans gants, à terme, tu peux avoir des soucis sur tes mains " ) et commence à masser ( le client est roi surtout quand il paye pas !^^ ). La peau est souple, plutôt agréable sous les doigts, je cherche une contracture, mais rien de marquant... Du coup, on me demande ce que je suis censée sentir sous les doigts. Je descends mes mains dans la région lombaire riches en contractures et en trouve une, et dis doucement en exercant une pression transversale qui fait grimacer ma patiente " une contracture c'est cela. Comme une corde de guitare que tu fais rouler. Musculairement, tu peux imaginer que les fibres musculaires ont fait bloc et se sont engluées pour résister à une contrainte. Et avec les doigts j'essaye de les séparer. "
Après, un moment, je reviens dans la région douloureuse, et cherche désespéremment quelque chose sous les doigts. Je passe en revue les zones possibles de tendinites. Les tendons sont plutôt douloureux mais aucun signe de tendinites d'épaule. Et la région s'avère surtout douloureuse au palpé roulé sur le trapèze supérieur. EVA à 6/10. Je travaille un peu dessus prenant un certain plaisir je l'avoue à faire crier ma patiente qui m'a même pas dit " bonjour " ce matin alors que quand je me lève, bizarrement, j'attends au moins cela de la part des gens qu'un " masse moi ". ^^
Finalement, je compare à l'autre région, et si elle n'est pas douloureuse, y a aucune différence sous les doigts. Je tente un contracté relaché mais aucune douleur et ca ne soulage pas...
Et finalement alors que je me dis que je vais m'amuser un peu à mobiliser la scapula ( j'ai pas souvent l'occasion de réviser la KP sur le sujet en stage ) je trouve pour la première fois une contracture de l'élévateur de la scapula. J'en avais jamais " vue " avant. Et tout d'un coup, ca me rend joyeuse de sentir sous les doigts une contracture dont mes sujets de TP étaient dépourvus. Et effectivement, après une demi heure de massage et MTP, il s'avère que c'était probablement une contracture de ce muscle là qui génait ma patiente matinale.
Du coup, vraiment contente d'avoir trouvé cela.
Ca me rend presque ausi joyeuse que ma première aspiration trachéale.
( il m'en faut peu )



   Suite et fin de l'article ci dessous.


  Je passerai sur les détails personnels pour ne mettre que les points de la discussion qui me semble intéressant.

  La question du taux de suicide chez le médecin ?


  Dans ma vision tout métier est susceptible d'entrainer des dépressions et il est vrai que la crise financière ( ah ? oui... ) a fait qu'on a beaucoup parlé des ingénieurs ou des salariés qui se sont retrouvés au bord du gouffre et ont préféré mettre fin à leur jour ( de mon point de vue, ca reste une attitude sacrément égoiste mais bon... je suis censée faire preuve d'une neutralité à toute épreuve. ).
Du coup, la remarque fut " mais les médecins eux ils se suicident pas " grossièrement.
Après avoir réfléchi, j'ai trouvé cette remarque ridicule, parce que justement je me suis toujours demandée pourquoi le personnel paramédical était si jeune dans les hopitaux. Regardez les AS et les infirmières, rares sont celles de plus de trente ans. En pourcentage, elles semblent bien peu nombreuses dans les services.
Pourtant, un métier c'est généralement toute une vie.
Alors comment expliquez que la majorité soit jeune ?
N'est ce pas justement parce que les conditions de travail ou le travail est dur ? éprouvant ?
Quant aux médecins... Peut être pas pour toutes les spécialités, mais devoir annoncer à un patient qu'il est gravement malade, suivre son patient, faire une erreur au cours de la chirurgie, voir un enfant mourir alors qu'on l'avait sous sa charge... Bref, comme on voit dans les séries TV n'est ce pas des motifs suffisants pour entrainer des dépressions ?
Je trouve ridicule de dire que les médecins sont des héros. Ils sont humains. Ils éprouvent des émotions ( même si je l'oublie parfois ) et en tant que tels, ils sont susceptibles de souffrir de leur travail.

  Mon amie m'a envoyée cela :

  lien et deux phrases de son message me semblent judicieusement intéressante ( je n'ai malheureusement pas la source ) " Deux études mentionnent qu'il est de deux fois celui de la population générale. Murray écrit dans un article que le fait d'être médecin augmente le risque de devenir alcoolique, dépendant d'une substance, dépressif et suicidaire. "

  Comme quoi.

   Ouistiti

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