Vote des étrangers, le débat est relancé

Si le Président Mitterrand a eu le courage politique d’abolir la peine de mort, contre l’opinion publique, il n’est pas parvenu à convaincre d’accorder le droit de vote des étrangers lors des élections locales. Une proposition reprise par la suite et notamment par Nicolas Sarkozy mais qui reste toujours aux portes du Parlement. Et en plein débat controversé sur l’identité nationale où le sujet majeur reste l’immigration, Eric Besson a estimé dimanche dernier qu’il fallait y arriver… dans les dix ans à venir ! Voilà toute la stratégie de ce gouvernement, des effets d’annonces perpétuels, bien orchestrés à 2 mois d’élections régionales majeures. Ce que n’a pas manqué de souligner Martine Aubry, lors de la présentation de ses vœux et qui est bien décidée à prendre aux mots et le Ministre et le Président. Une proposition de loi sera ainsi déposée par les socialistes à l’Assemblée nationale.

Ce serpent de mer de la vie politique française relancée par Besson n’est pas du goût de l’UMP qui a déjà bien du mal à se dépatouiller de l’échec de son débat sur l’identité nationale et alors que le patron des députés, Jean-François Copé, fait la tournée des médias pour défendre sa proposition de loi sur l’interdiction du port de la burqa. En septembre dernier, sur le même sujet, Xavier Bertrand s’était montré opposé au droit de vote des étrangers et même au débat ! Le Président de l’Assemblée, Bernard Accoyer a jugé que les « français n’étaient pas mûrs ».

Alors que des votations citoyennes sont régulièrement organisées sur le sujet avec un résultat toujours largement en faveur de ce nouveau droit, pourquoi ne pas demander officiellement leur avis aux français, par référendum ? N’est ce pas cela la démocratie, plutôt que de penser à leur place ?