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Claude Martin, un aventurier lyonnais aux Indes (4/4)

Publié le 13 janvier 2010 par Olivia1972

Donation

Comme nous l’avons dit, Claude Martin meurt à Lucknow le 13 septembre 1800.

Le testament du général Martin, écrit en entier de sa main, fut signé par lui le 1er janvier 1800. C'est un document volumineux et fort curieux. L'original, en langue anglaise, fut traduit en français et imprimé dans les deux langues, en vertu d'un arrêté du préfet du Rhône, en date du 28 brumaire an XI, qui stipule que « un exemplaire sera adressé au gouvernement, avec invitation instante d'autoriser la commune de Lyon à accepter le legs mentionné au dit testament ». Cette publication, intitulée « Dernière volonté et Testament du major général Cl. Martin », fut éditée par Ballanche père et fils à Lyon ; elle est datée an XI-1803, et forme un volume in-4° d'environ 150 pages. Le testament est divisé en 34 articles ; il est suivi d'un « Extrait » qui résume les dons,

Son testament prévoit de léguer à trois villes, Lucknow, Calcutta et Lyon, 700000 francs chacune, somme destinée à la fondation d’établissements d’enseignement pour enfants des deux sexes. Pour Lyon, l’établissement de cette institution scolaire doit être décidé par les académiciens lyonnais. Il donne également à la ville de Lyon une somme pour libérer les prisonniers pour dettes. Le conseil municipal de Lyon prend acte du testament le 28 mars 1803. Le début du legs n’arrive à Lyon qu’en 1826 et s’échelonne jusqu’en 1878. Ce retard peut s’expliquer par toute une série de facteurs, dont les guerres napoléoniennes, les réticences anglaises et la lenteur des autorités de la Restauration. En 1822, l’Académie des Sciences, belles Lettres et Arts de la ville de Lyon décide que cette école sera gratuite et portera sur les arts et métiers. En 1825, la ville de Lyon confie à Charles Tabareau, membre de l’Académie, le soin d’établir la future institution qui doit porter le nom de son donateur.

Claude Martin a dons voulu et permis la création de cinq écoles (écoles La Martinière), deux à Lucknow et deux à Calcutta, une pour les garçons et une pour les filles, et enfin une dans sa ville natale de Lyon, écoles qui existent toujours, celle de Lucknow étant dans les murs de Constantia.

L'école La Martinière de Lyon sera très novatrice du point de vue pédagogique, inventant par exemple l'utilisation de l'ardoise, toujours utilisée de nos jours, technique portant d'ailleurs le nom de méthode ou procédé La Martinière utilisé pour l’apprentissage du calcul mental.

Vu avec le recul, il est tout à fait remarquable que Martin, ayant eu une vie d’aventurier aux Indes, ait souhaité que sa fortune serve le noble dessein de l’éducation. Il s’en explique dans son testament :

«J'ai lu beaucoup de choses, la plume à la main, souvent dans des conditions difficiles, et je sais la valeur des premiers rudiments inculqués par le curé de Saint-Saturnin. C'est pourquoi je partage ma fortune en deux. Je tiens à remercier tous ceux qui ont été autour de moi par leur rendant la vie plus facile après ma mort. Je tiens aussi à donner aux enfants des deux de Lyon et de l'Inde, l'instruction que j'ai reçue avec tant de peine. Je veux qu'il soit facile pour les jeunes d'avoir accès aux connaissances spécialement les sciences. »

A la fin de sa vie, Martin, qui n’est pas pratiquant se souvient de sa foi chrétienne et écrit, toujours dans son testament : « J'espère que le Tout-Puissant me pardonnera et sera miséricordieux envers moi, pour ne pas avoir suivi toutes les cérémonies recommandées dans cette religion (la religion chrétienne), ayant eu pour principes de prier et d'adorer Dieu, le Créateur de tous, et d'agir avec les autres créatures comme j'aurais souhaité qu'on eût agi avec moi".

A Lyon, une rue porte son nom :  la rue du Major Martin.


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