La franchise
La franchise est souvent embarrassante. Celui qui dit la vérité risque de manquer de tact, celui qui se l'entend dire peut-être offensé ou bouleversé par la révélation qui lui est faite.
La franchise dérange.
Dire la vérité semblerait donc à priori plus incommode et plus difficile qu'inventer un mensonge. C'est d'ailleurs souvent cette conviction qui nous pousse à mentir.
Nous mentons pour cacher nos points faibles, pour ne pas avoir à donner d'explications, pour éviter les ennuis. Par paresse, ou peut-être par peur. Et pourtant, à la longue, c'est mentir qui complique la vie, qui la rend plus fatigante.
Lorsque nous mentons, nous imposons un stress à notre corps. Ce stress est mesurable, à la transpiration, le rythme cardiaque, la pression sanguine et la tension musculaire augmentent.
Feindre est épuisant, il faut inventer quelque chose qui n'est pas vrai, puis supporter la tension qu'implique la peur d'être découvert et mettre tout en œuvre pour ne pas être démasqué.
La franchise nous permet de regarder les gens dans les yeux, avec la sensation de voir directement dans leur cœur, parce que toute feinte, tout voile a disparu.
Elle nous autorise aussi à nous laisser voir sans que nous éprouvions le besoin de détourner le regard.
Être franc, même si cela implique de dire des choses désagréables ou de causer des douleurs aux autres est, à long terme, le meilleur des comportements, si on parvient à le faire avec tact et intelligence.
C'est une façon de respecter notre intégrité et de reconnaître aux autres la faculté de se comporter de façon adulte et adéquate.