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Vittorio Sereni/Je traduisais Char, IV

Par Angèle Paoli

« Poésie d'un jour
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IV
VILLAGIO VERTICALE
Fresco di un passaggio recente
al dubbio di un disguido
risponde il villaggio verticale:
con discorsi di siepi
vaneggianti tra setole e velluti
scricchiolii di porte
appena schiuse rimpalli
d'echi gibigianne cucù.
Sul costone di fronte
un taglio di luce tra le rupi fa
di quattro sassi un’ acropoli.
E' a un’ora di marcia
al sole dell’altra provincia
la forma desiderata.
IV
VILLAGE VERTICAL
Frais d'un récent passage
au doute d'une fausse route
répond le village vertical :
par des discours de haies
délirantes entre crins et velours
grincements de portes
à peine entrouvertes renvois
d'échos mirages coucous.
Sur l'arête d'en face
une entaille de lumière entre les rochers fait
des quatre cailloux une acropole.
À une heure de marche
au soleil de l'autre contrée :
la forme désirée.
Vittorio Sereni, « Je traduisais Char », IV, Étoile variable, Verdier, Collection « Terra d’altri », 1987, pp. 120-121. Édition bilingue. Traduction de Philippe Renard et de Bernard Simeone. Préface de Franco Fortini.

    « Comme toute vraie poésie, celle de Sereni dit deux vérités. La première, psychologique et historique, édifie un protagoniste, un réseau de rapports, une fabula. La seconde dit quelque chose qui dépasse l'organisme littéraire, organe de sa phonation. Dans sa première vérité, la voix que nous nommons Sereni témoigne d'événements profonds et de tensions tout au long d'un demi-siècle d'histoire d'une nation tragique, l'Italie, mal comprise par l'Europe ; et elle le fait avec des mots guère différents de ceux employés par les auteurs des générations précédente (comme Montale) ou suivante (comme Pasolini). Dans sa seconde vérité, au contraire, sous des apparences urbaines et quotidiennes, elle annonce un au-delà de la poésie : dans cette voix ― pas du tout étrange, voire « normale » ― triomphe la mort. Contrairement à son contemporain Luzi ou à son cadet Zanzotto, Sereni n’assigne à la poésie aucune mission salvatrice. »
Franco Fortini, « La plage et la sibylle », préface (extrait), in Vittorio Sereni, id. supra, pp. 7-8.




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