Le hard discount n’a plus rien de discount
Les prix du hard discount ont flambé depuis 4 ans. Ils deviennent même plus élevés que dans la grande distribution, affirme l’association Familles rurales.
Les enseignes hard discount proposent des produits de plus en plus chers par rapport aux hypermarchés et supermarchés, a révélé l’Observatoire des Prix de l’association Familles rurales.
Selon le président de l’association, Thierry Damien, un panier de produits premier prix comparables coûtait 4% moins cher en 2009 dans un hypermarché qu’en « hard discount ».
En quatre ans, le prix des produits premier prix a bondi, toutes enseignes confondues, de 9,3% (malgré un recul de 0,5% en 2009), relève l’association, contre une hausse de 2% pour les grandes marques et de 0,8% pour les marques de distributeurs (MDD).
Prix matières premières
Une étude de Natixis de juin 2008 estimait aussi que les enseignes hard discount étaient devenues plus inflationnistes que les hypermarchés. « L’introduction des marques nationales dans le circuit hard discount et le fait que les premiers prix soient plus sensibles aux cours des matières premières », expliquaient cette situation selon l’étude.
En effet, le coût des matières premières compose essentiellement le prix d’un produit hard discount (pas de publicité ni packaging) qui sont donc plus sensibles aux variations de ceux-ci à la baisse comme à la hausse.
En outre, « la forte compression des coûts (fixes, logistiques, salariaux…) laisse peu de marge en cas de forte hausse du prix des intrants », ajoutait Natixis.
Prix dans le hard discount et les supermarchés
Effet de mode
Pour l’association Familles rurales, la hausse des prix dans le hard discount s’expliquerait aussi par « un effet de mode du hard discount » qui a vu sa fréquentation augmenter avec les familles de classes moyennes. Il n’y avait donc « pas de raison de ne pas élargir davantage leurs marges », selon Thierry Damien. « C’est finalement les familles les plus précaires qui sont pénalisées », a-t-il relevé, mettant en parallèle la hausse des produits premier prix et l’affluence constatée par des associations comme l’Armée du salut ou les Restos du coeur.
Hausse du caddie
Si l’inflation totale a été quasi nulle cette année, les produits alimentaires restent à la hausse.
Toutes surfaces de ventes confondues(hypermarchés, supermarchés, « hard discount », commerces de proximité) en 2009, l’association a constaté en moyenne une hausse des prix de 1,1% d’après ses relevés effectués tous les deux mois en zone rurale et périurbaine dans 71 magasins pour des produits « incontournables » de grande marque, de MDD et de premiers prix.
Familles Rurales s’est par ailleurs inquiétée du bond de 28% du prix de la baguette de pain dans les grandes surfaces en deux ans, à 0,55 euro. Dans le même temps, le prix de la baguette a progressé d’environ 5% en moyenne en boulangerie à 0,83 euro. A contrario, les prix des pâtes et des produits laitiers ont diminué en 2009, mais tout en restant plus élevés qu’en 2007.
Thibaud Vadjoux
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