Une oeuvre signée de vous

Martin Winckler propose un exercice d'écriture sur son blog. Ne suivez cependant pas trop scrupuleusement sa consigne, l'amphitryon suggère de détruire illico ce que vous auriez écrit et de vous interroger in petto sur votre état. Pardonnez-moi les formules latines rajoutées ab abrupto, ce sentiment d'un traitement administré par Monsieur Diafoirus me donne envie de recopier le latin des pages roses du Larousse.
Si vous souhaitez avoir l'insigne honneur de lire in extenso votre prose sur le blog de MW, n'hésitez pas ; au risque d'avoir à vous demander pourquoi. Martin Winckler publie ces irrépressibles textos (texto, création latine tardive dont nous avons le loisir de perpétrer l'usage grâce à une décision de la Cour d'appel de Paris de l'année dernière) dans une rubrique intitulée "La Décision". On dirait le titre d'un film de Clint Eastwood datant de l'époque où il nourrissait quelques (mauvais) sentiments.
La terre a tremblé en Haïti. J''ai entendu Pascal Bruckner sur Inter ce matin. J'avais pensé au "Poème sur le désastre de Lisbonne", aux "Cent mille infortunés que la terre dévore" un peu avant lui mais sans conclure devant quelques milliers d'auditeurs que la Terre tuait encore. Il y a quelques jours, je me demandais combien de personnes étaient mortes depuis ma naissance, le genre de statistique qu'on doit pouvoir trouver pour se consoler. J'aurais pu envier la carrière de parcmètre plutôt que celle d'essayiste.
Imaginons, vous n'êtes pas du tout inspirés, vous êtes disposés à signer de votre nom. On ne vous l'a jamais dit mais vous avez une belle signature. N'hésitez plus, les oeuvres de Freud seront bientôt dans le domaine public, toutes les interprétations seront possibles. En attendant, dédicacez un de vos chèques sans trembler pour les conséquences .
photo : capuccino