Jeudi 14 janvier, l’émission « A vous de juger » mettait aux prises le ministre de l’immigration et de l’identité nationale, Eric Besson, avec la tête d’affiche du Front National, Marine Le Pen.
Le duel faisait saliver d’avance, puisqu’il mettait aux prises le « traître » Eric Besson, ex-socialiste qui met en œuvre sans complexe une politique de l’immigration assez droitière, et Marine Le Pen, évidemment très à l’aise sur l’un des thèmes favoris du parti d’extrême droite.
Première partie de l’émission, Besson est interrogé sur son parcours, ses convictions, le débat sur l’identité nationale (dont nous avions d’ailleurs sur ce site, à plusieurs reprises, dénoncé l’absurdité). Deux choses frappent à l’écoute de Besson : son discours est parfaitement cohérent, argumenté, équilibré ; Arlette Chabot n’arrive pas à trouver de faille ou de contradiction. Mais voilà : Eric Besson n’exprime aucune sympathie, il parle sans la moindre émotion. Il évoque l’immigration comme un d

Deuxième séquence de l’émission : le débat avec Marine Le Pen. A son arrivée sur le plateau, on apprend que Vincent Peillon, sensé débattre avec Besson en fin d’émission, vient de déclarer forfait. « J’espère que du coup je ne vais pas avoir de double portion de Mme Le Pen » déclare galamment Besson. Grimace de Marine Le Pen.
Le débat s’engage, et pour une fois, Besson n’est pas dans le costume du traître, mais dans celui du républicain qui répond à l’extrême droite. Et autant dire qu’il s’en tire bien : en plus de maîtriser son dossier, il a de la répartie (parfois sévère), et Marine Le Pen n’arrive pas vraiment à convaincre.

A la fin du débat, on se dit que ce débat sur l’identité nationale est franchement un faux débat, qui n’apporte pas grand-chose. On se dit aussi que Besson est un type assez brillant, mais qu’il lui manque ce charisme qui aurait pu faire de lui un nouveau Sarkozy.