Bonjour,
J’ai le plaisir de vous informer que mon éditeur vient d’annoncer sur son site la parution de mon nouveau livre :Dông Phong Nguyên Tân Hung
Papy, conte-nous ta terre lointaine
Contes et légendes du Vietnam
Éditions Publibook, 148 pages
EAN : 9782748351323
http://www.publibook.com/boutique2006/detail-4845-PB.html
L’ouvrage a bénéficié d’une très belle préface de Monsieur François Guillemot, de l’Institut d’Asie Orientale de Lyon, que je vous je vous rapporte ci-après.
C’est un beau cadeau pour le Nouvel An lunaire qui aura lieu le 14 février prochain. Bien amicalement. Hung (Dông Phong Nguyên Tân Hung)Préface
Par François Guillemot
Institut d'Asie Orientale
ENS-Lettres et Sciences Humaines
15 parvis René-Descartes BP 7000
69342 Lyon cedex 07 - France
Lire un conte est une aventure à la fois étrange et fascinante, jamais anodine. Ces petites histoires révèlent la profonde nature de l’homme qu’elles exposent par touches contrastées. Beauté, cruauté, laideur, compassion, peur, joie, convoitise, jalousie, ruse, combat s’entremêlent dans un récit court pour en tirer une morale, une règle de vie, une compréhension du monde. Ces histoires nous apprennent toujours quelque chose sur la vie et au delà car le monde des contes est intemporel. Ils traversent le temps, l’espace, les esprits avec tant d’ardeur et de finesse.
Rédigés dans un style alerte et poétique, les contes et légendes du grand-père présentés ici reflètent la richesse de la culture populaire du Việt-Nam. Les mythes fondamentaux bien connus des rois Hùng et de la genèse du pays des Dragons et des Fées côtoient les histoires inédites des peuples des montagnes et d’autres qui sont entrées dans l’histoire dynastique comme celle du grand roi Lê Loi. L’auteur, Dông Phong Nguyên Tân Hung, fait appel tout autant aux textes prestigieux des temps anciens à l’instar du recueil des Histoires merveilleuses du Linh Nam qu’aux écrivains-conteurs contemporains Nguyên Dông Chi ou Pham Duy Khiêm. Chaque conte est suivi d’une présentation des sources que tout spécialiste appréciera. Pour agrémenter ces histoires parfois aigres-douces, l’auteur manie la plume avec aisance et légèreté ajoutant à cela une touche personnelle illustrée par quelques poésies de son cru.
L’intérêt de ce petit ouvrage réside dans sa double articulation : il se veut être une fenêtre ouverte sur un monde à la fois magique et si terriblement terrien qui parle à tous mais il s’adresse plus particulièrement aux jeunes générations issues d’un « ancêtre » vietnamien au sens noble du terme. Ces courts récits pris dans leur totalité forment ainsi un relais culturel divertissant que chaque petit-enfant (cac chau) de ce grand-père vietnamien, chaque « petit suiveur éventuel » s’appropriera. La narration sous forme de dialogue facilite aisément cette appropriation.
En effet, buffles, tigres, lapins, coucous, pies noires, moustiques, margouillats, crabes, singes, grillons dialoguent parfaitement avec les humains, les Dragons, les Serpents-femmes, les Diables rouges, la déesse de la Miséricorde ou l’auguste Empereur de Jade. L’espace dans lequel se déroulent ces contes est tout aussi fabuleux vu d’ici. Banian majestueux, frangipanier en fleurs, aréquier élancé, bétel brûlant, rizière éclatante, pierre aux contours si humains… rythment la vie de tout un petit monde composé de paysans, de pêcheurs, de mandarins ou d’enfants balayés par les pièges, les bonheurs et les malheurs de la vie.
De par la ressemblance de ces histoires au fil des cultures et des humanités, ce partage narratif est universel. Il est aussi un partage culturel ancré dans une « vietnamitude » que l’auteur entend préserver et surtout transmettre. Que chacun lise et tire de ces courts récits l’essence de ce pays qui a su envoûter bien des âmes tant sur la terre de mousson où sont nées ces légendes que dans des contrées lointaines bien plus fraîches balayées par des vigoureux vents marins. Que chacun s’abreuve de ces récits comme une potion de « nuoc mam » vivifiante pour que les Dragons et les Fées continuent de façonner les paysages et l’histoire… et que cet héritage « traverse définitivement les âges ».