Comme beaucoup je pense, je suis touché par le drame que vit Haïti.
Emu par le sort qui s'abat sur ces femmes, ces hommes, ces enfants.
Je suis colère, aussi, parce que je n'aime pas la manière dont on voit cela à distance, comment on en parle, qu'on nous montre.
Comme à l'époque du Tsunami, je me suis demandé si je n'allais pas faire un geste, participer à l'aide. Il y a besoin de tout, là-bas. Je peux bien me délester. Mais je n'ai pas encore tranché.
D'un côté, je suis sensible à ce peuple qui vit dans une misère crasse et qui en plus se prend sur la tronche un mouvement tectonique dévastateur. C'est effrayant. Injuste. Inhumain.
L'heure étant encore à l'émotion, mes propos vont peut-être choquer et je m'en excuse, mais force est de se le dire aussi : peut-être que ce sera sa chance, à ce pays, cette destruction.
De l'autre côté, je suis choqué par cette soudaine et brusque poussée de compassion organisée. Généralisée. Globalisée. Pouah. C'est quasiment chic de participer.
Je ne tombe pas des nues mais je suis esbaudi par le fait qu'une fois encore, il faut un drame pour que s'ouvrent les yeux, les portefeuilles, les grands discours, etc. Quel aveuglement ! Et cette sensation qu'une fois de plus, regarder là-bas, c'est fermer les yeux ici.
Il me fatigue cet "occident" qui se la joue sauveur du monde après le déluge, qui réagit au lieu d'agir, qui subit au lieu d'anticiper.
Car on ne découvre pas aujourd'hui le pays le plus pauvre du monde ou presque.
On en a vu, des images de ces gens qui vivent dans des bidonvilles et des poubelles.
On pouvait en envoyer avant, des sous. En soutenir avant, des projets.
Moi le premier.