Magazine Humeur

Pétrole et amoralité

Publié le 08 novembre 2007 par Kalvin Whiteoak

Le souverain d'Arabie Saoudite est arrivé récemment à Genève avec sa modeste suite qui coûte environ Fr. 800'000.– par jour de frais de bouche. Bien. A chaque fois que le pétrole augmente de un dollar, le même pays engrange environ 9 milliards de dollars supplémentaires par jour. Les réserves de ce pays ne sont pas épuisées, loin s'en faut. Et qui paye cette manne, le bête consommateur, où qu'il se trouve sur la planète à des prix plus ou moins élevés selon les taxes locales appliquées.   En Suisse un litre d'essence engendre la perception de plus de 75 centimes de taxes… ce qui ne dérange évidemment pas le bon Merz de service qui nous met une nouvelle fois la pastille en ricanant depuis son bureau chauffé au mazout confédéral détaxé…   On nous raconte à qui mieux mieux dans tous les médias que le prix du pétrole atteint des sommets historiques (merci on avait vu sans leur "information") et que record tient à la demande de plus en plus grande (Chine, Inde, autres pays émergents) face à une offre de plus en plus faible….un peu simplet comme argumentation.  

Si on se rappelle que le dollar n'a jamais été aussi bas depuis longtemps, que toutes les transactions de pétrole se passent dans cette monnaie, on peut sans autre suivre le regard des grands argentiers du père W. Bush qui ont tout intérêt à cette baisse, car elle ne les pénalise pas. Ils ont d'autant plus intérêt à cette situation que les pétroliers texans sont des deux côtés de la chaîne à l'extraction (par ici la monnaie) et à la pompe (bis re la monnaie merci). D'ailleurs ces braves américains ne sont pas allés en Irak pour rétablir la paix civile mais bien pour faire de ce pays un protectorat prospère à long terme, et une maxi base militaire. Les Russes qui réarment ces temps l'ont d'ailleurs bien compris. Les visées US sur l'Iran ne sont pas d'un autre ordre, malgré les gesticulations officielles au sujet des usines nucléaires. A nous l'or noir.   Quand le dollar est bas, c'est que les autres monnaies sont hautes, en particulier l'euro. Quand le dollar est bas, les intérêts payés aux financiers en particulier chinois qui prêtent des montagnes de dollars aux USA sont bas, ou du moins ne sont pas très chers. La bonne affaire donc, en fait les USA ont trouvé le moyen de faire financer leur expansion territoriale guerrière et le prix colossal que celà représente par le contribuable consommateur de tous les pays du monde avec lesquels ils commercent.

In God We Trust indique le billet du dollar. In Oil We Make Huge Profits, pourraient-ils ajouter.   Benoîtement et comme d'habitude en Suisse, on se demande si cela va jouer un rôle sur la consommation et sur l'inflation. Il n'y a pas besoin de comité d'experts pour répondre à cette question. En revanche, ces messieurs-dames de Berne seraient bien inspirés de réfléchier à deux aspects du problème:   a) comment aider le consommateur suisse dans cette situation ( baisse immédiate des taxes) et restriction écologique de la consommation drastique;   b) comment contribuer à enrayer la hausse (taxation spéciale des opérations de trading spéculatif, assortie d'une action internationale intelligente et concertée visant à obliger les USA à soutenir leur propre dollar, et à cesser de vouloir conquérir la totalité du monde libre encore en friche - ONU).   Ce serait déjà un bon début. Malheureusement on ne voit que des conseillers fédéraux en voyage et pas très concernés par la politique intérieure. Dommage.


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