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Le «rassemblement» est possible : la preuve par Poitou-Charentes…

Publié le 18 janvier 2010 par Kamizole

segolene-royal-la-rochelle-16-janv-2010.1263829278.jpgJ’entends déjà les ricanements des habituels détracteurs de Ségolène Royal. Peu m’en chaut ! Cela me fait à peu près autant d’effet qu’un “aca d’iau” sur les plumes d’un canard. Je reste fidèle à mes engagements politiques. De gauche depuis plus de 45 ans et socialiste, de cœur ou de carte depuis fort longtemps. Ce n’est pas parce que depuis déjà de nombreuses années j’ai mal à mon P.S. que je j’entends déserter, bien au contraire.

J’étais favorable à la candidature de Ségolène Royal à la présidence de la République dès octobre 2005 parce qu’elle me semblait incarner un fort salutaire renouveau de la politique. La création de Désirs d’avenir peu après et – surtout – sa conception de la «démocratie participative» ne firent que renforcer cette conviction.

Ne croyez pas que je sois “ségolâtre”. Ce n’est pas à 62 ans aux fraises que j’inaugurerais le bal des bénis-oui-oui. J’ai dû naître rebelle et rebelle j’espère rester jusqu’à mon dernier souffle. Sinon, que l’on m’achève !

Mes engagements sont toujours fondés sur la réflexion même si les sentiments ne sont jamais absents parce que je suis humaine dans toutes les acceptions du terme. «Le cœur a des raisons que la raison ne connaît point» disait Pascal… Je n’ai jamais eu besoin de réfléchir pour aimer les petites gens – fût-ce en les critiquant au besoin – et me sentir de cœur du côté des opprimés et des exploités.

Je fais partie de la famille et le peu de religion qui me reste peut se résumer en deux postulats : «Aimez-vous les uns les autres» (Jean 15-12) et «Ce que vous ferez au plus petit d’entre nous, c’est à moi que vous le ferez» (Matthieu, 25-40). En dehors de cela ce ne sont que pures fariboles et grand-guignol. Je me fiche des dogmes et des rites comme de Colin-tampon.

Ce «nous» n’a rien d’exclusif. C’est l’humain en général. Peu m’importent les différences, les frontières, les religions, la couleur de la peau ou ce que l’on nomme de manière inappropriée les races - nous ne sommes pas des chiens ! Et depuis ma plus tendre enfance je n’ai jamais pu m’empêcher de souffrir de la souffrance des autres. Elle m’arrache souvent des larmes. C’est le côté midinette de mémé Kamizole mais même pas honte !

Or, je retrouve chez Ségolène Royal une même attention aux plus modestes qui, contrairement aux allégations toujours mensongères d’un Nicolas Sarkozy, n’est nullement feinte et ne relève ni de la posture ni de l’affectation. On peut très bien ne pas vivre sur la Planète pauvre où j’ai pris pension depuis fort longtemps mais en connaître les difficultés en étant à l’écoute des vrais gens et de leurs préoccupations.

Ségolène Royal l’a prouvé au sujet de l’inepte “taxe carbone” en affirmant dès l’automne dernier qu’elle était inefficace sur le plan de l’environnement et injuste socialement. Que n’a-t-elle été critiquée ! Par les socialistes – Aurélie Filipetti, venue de chez les Verts, y a vu un casus belli – avant qu’ils ne reprennent cette idée à leur propre compte. Quant aux Verts, ils l’ont taclée autant qu’ils ont pu, Cécile Duflot – bien enfumée par Nicolas Sarkozy ! – en première ligne.

Je ne sais pas si elle aura pris conscience de son ridicule – mais je trouve bien troublant qu’elle ait si peu d’attention pour la chose sociale alors qu’elle est passée comme moi par la JOC ! – depuis que le Conseil constitutionnel a retoqué la loi instituant la taxe carbone en se fondant précisément sur le principe d’égalité : les entreprises les plus polluantes ne l’eussent point payée au contraire des particuliers ! les Sages ayant de surcroît jugé cette taxe contraire à l’objectif de défense de l’environnement. CQFD !

Là encore, j’entends déjà les ricanements de tous ceux qui sont très à gauche, mais peut m’en chaut également ! Depuis 2007, je suis favorable à un grand rassemblement allant du PC au Modem, en passant par les alternatifs crédibles – du genre José Bové mais pas ceux qui attendent le “grand soir” et n’ont aucunement le désir de participer à un quelconque gouvernement – et les écologistes… C’est le seul moyen que je connaisse de débarrasser définitivement la France de Nicolas Sarkozy. Il aura fait trop de mal à la France qui souffre ! Au petit jeu de “stop ou encore ?” je préfère un disque non rayé.

Ce “rassemblement”, il me semble que nul mieux que Ségolène Royal ne peut l’incarner. Parce qu’il ne devrait pas s’agir de logique d’appareils politiques, comme ce fut le cas pour “l’Union de la gauche” ou la “majorité plurielle” mais d’un large mouvement impliquant tous les citoyens. Cela seul peut créer une dynamique, donner un souffle nouveau à la politique. Parce qu’il y aura forcément à l’œuvre la “démocratie participative” sinon le soufflé retombera lamentablement.

C’est ce qu’à l’évidence n’a pas compris Vincent Peillon dont le “Rassemblement” se résume en un petit cénacle des “huiles” toujours plus loin des militants et du peuple, cet emmerdeur ! empêcheur de tourner en rond, en vase clos. Le peuple, ce n’est pas l’idée que s’en font les Sarko, Besson et autres UMP qui veulent en flatter les pires instincts tout en le méprisant profondément.

Contrairement aux “mao-spontex” post soixante-huitards qui frisaient le ridicule, je ne pense pas que le peuple ait toujours raison spontanément. Privilège de l’âge, j’ai eu la chance d’être jeune à une époque où fleurissaient les mouvements d’éducation populaire. Qu’ils fussent religieux, politiques, syndicaux, etc. J’en ai bénéficié comme beaucoup de ma génération et j’ai toujours considéré comme normal que ceux qui ont la chance de disposer de quelque savoir le partagent.

Curieusement, c’est à l’époque où nous en aurions le plus besoin - la vraie culture générale étant en pleine débâcle devant l’offensive des marchands de soupe qui n’ont plus qu’une seule ambition : vendre notre temps de cerveau disponible à Coca-Cola ! - que l’éducation populaire n’est plus de mise.

Je ne peux donc qu’adhérer à l’esprit et à la lettre des “Universités populaires” de Ségolène Royal. J’ai eu la chance de pouvoir participer à quelques unes, au théâtre Dejazet ou à la salle des fêtes de la mairie du IVe arrondissement dont Dominique Bertinotti, toujours fidèle à Ségolène Royal, est maire. J’ai été séduite à chaque fois par la qualité des interventions des spécialistes invités – quand bien même ne partagerais-je pas forcément leurs analyses : cela fait partie de la nécessaire mais pacifique confrontation des points de vue qui seule permet de se forger une opinion – et les intéressants dialogues avec la salle.

Il me semble qu’une telle démarche devrait être reprise à l’échelon local pour être plus près des citoyens. Tout le monde ne vit pas dans la région parisienne. Que ce soit dans les villes chef-lieu du département ou les sous-préfectures. Cette démarche est essentielle parce qu’il faut bien distinguer l’action politique de la réflexion nécessaire sur l’action. Je ne saurais dire ce qu’il en est dans les autres départements mais les réunions des “Amis du Monde diplomatique” du Val d’Oise me semblent emblématiques d’une telle démarche.

Il est toujours très difficile au sein d’un parti ou de n’importe quel mouvement de ne pas se laisser entraîner dans l’activisme militant au détriment de la réflexion. J’en ai eu la preuve à moult reprises et le témoignage d’ami(e)s corrobore parfaitement mon expérience.

La politique réduite aux slogans, au collage d’affiches et à la distribution de tracts très peu pour moi ! Même si c’est tout à fait nécessaire et permet de surcroît de prendre le pouls de l’opinion sur le plan local, de rencontrer ses concitoyens et de discuter avec eux de leurs problèmes. Je peux vous assurer qu’à cet égard les relations avec la population sur le marché dominical ont diamétralement changé depuis que la municipalité de Montmorency est à gauche !

Quant aux “argumentaires”, c’est direct poubelle. Je n’ai jamais eu besoin de leçons pour défendre les idées qui me paraissaient justes et je ne saurais défendre celles que je n’aurais pas comprises. Je les étudie pour savoir si je peux les faire miennes ou pas. Celui qui me fera gober n’importe quoi n’est certainement pas né. Je n’ai aucune propension à l’obéissance aveugle. Le “perinde ac cadaver” des Jésuites n’est pas du tout ma tasse de thé.

Les régionales de mars 2010 représentent un enjeu crucial pour la gauche.

Je ne saurais dire comme certains que le Parti socialiste peut faire le “grand chelem” à cette occasion. J’estime au contraire qu’une telle affirmation est démobilisatrice en diable. Quant à ceux qui même dans ma famille politique estiment qu’un échec du Parti socialiste serait bénéfique pour hâter sa reconstruction, que l’on me permette de n’être pas du tout d’accord..

D’abord, je n’ai jamais été adepte de la “politique du pire”. Ce serait laisser la population désarmée aux mains de la droite. Il suffit de se souvenir de la mauvaise gestion des régions quand elle y était aux commandes. L’exemple actuel du pouvoir et la gabegie de Nicolas Sarkozy à la tête de l’Etat est une preuve suffisamment éloquente de ce qui se passerait. Ensuite, ce serait bien plutôt un enterrement de première classe pour le Parti socialiste.

Je doute fort qu’il fût capable de renaître de ses cendres tel un phénix si les élections régionales devaient aboutir à la même déconfiture que lors de l’élection au Parlement européen l’an dernier. Cela préfigurerait un échec en 2012 – nettement plus important en terme de voix qu’en 2007. Et puis, bonjour le moral !

Ce n’est pas pour rien que Nicolas Sarkozy s’acharne contre les exécutifs des collectivités locales. En ne compensant jamais réellement les charges que l’Etat leur délègue. En voulant supprimer la moitié des élus pour les mélanger dans une collectivité – départementale et régionale – unique. Alors même que les lois de décentralisation distinguent les compétences du département et de la région. S’il existe des secteurs où elles se chevauchent, il suffirait de créer une instance de coordination des activités des communes, départements et régions.

Enfin, la suppression de la taxe professionnelle n’a d’autre but – outre évidemment favoriser une fois de plus les entreprises au détriment des particuliers – que d’obliger les collectivités locales à augmenter les impôts, taxes locative et foncière notamment. Tout ça afin de pouvoir dire ensuite : vous voyez comment la gauche gère mal les collectivités locales…

Venant d’un Nicolas Sarkozy qui fait valser des centaines de millions d’euros pour son propre compte ou celui de ses amis multimilliardaires du COUAC/40 se serait franchement à se tordre de rire si ce n’était si grave.

Car au fond, ils ne supportent pas que les collectivités locales gérées par la gauche constituent le dernier rempart contre la paupérisation de la plus grande part de la population où nous précipitent les “chantiers de la démolition sociale” dont l’UMP voudrait bien poser la dernière pierre le plus rapidement possible.

Aussi, quand Régions et Départements commencent à se préoccuper de plus en plus du social, dépassant parfois leurs strictes compétences, la coupe est pleine pour ces gens-là. Il suffit de penser par exemple aux “Maisons du handicap” censées regrouper toutes les aides et dont l’absence de ressources suffisantes est tellement criante que beaucoup ne pourront même plus servir les prestations prévues par la loi ! – l’Etat ne versant pas les subsides nécessaires pourtant mis à sa charge – pour comprendre qu’avec l’UMP aux commandes les pauvres et les plus faibles devront toujours se brosser davantage.

Sur le front social, je suis très sceptique quant à l’administration des Régions par les Verts. Même s’il en est qui sont tout autant préoccupés par l’environnement que par les problèmes sociaux. Ils sont loin d’être la majorité, la plupart étant nettement plus représentatifs des desiderata des bobos que ceux des classes populaires. Précisément celles qui souffrent le plus de la crise économique.

Contrairement à Nicolas Sarkozy - grand éradicateur de l’industrie française sous l’éternel - qui, en bon laquais du Medef et du COUAC/40 dont il porte la livrée non pas rayée mais émaillée des symboles monétaires, € et autres $ ou £, feint aujourd’hui de s’étonner que Renault qui a bénéficié par centaines de millions d’euros des largesses de l’Etat à l’occasion du plan de relance envisage de délocaliser une partie de la production de la Clio en Turquie, Ségolène Royal s’est battue comme une tigresse contre la fermeture d’entreprises en Poitou-Charentes, aux côtés des salariés menacés.

Si elle n’a pas pu empêcher la liquidation judiciaire de New Fabris à Châtellerault, équipementier automobile qui travaillait à 90 % pour Renault et Peugeot – la lutte des 366 salariés a néanmoins été payante puisqu’ils ont obtenu une prime de départ de 12000 euros – elle semble bien avoir réussi à sauver Heuliez du même sort.

Malgré l’acharnement de Dominique Bussereau – très asinien secrétaire d’Etat aux transports, fort ami avec Jean-Pierre Raffarin ancien président de la Région Poitou-Charentes – qui s’est employé de façon éhontée à essayer de faire capoter les tentatives de reprise uniquement pour mettre des bâtons dans les roues de Ségolène Royal ! Ne me dites surtout pas que ces gens-là ont le souci de l’intérêt général. Leurs actes prouvent l’exact contraire. Indigne politique politicienne de la pire espèce.


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