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Web 1,2,3 halte au technicisme

Publié le 11 décembre 2009 par Buzzyg
Mes Celsiens préférés reconnaitrons surement ce message. En effet, il s'agit ici de mettre brièvement en perspective les discours d'accompagnement du Web. Je précise en avant propos que ce n'est absolument pas une critique de l'outil, mais une simple prise de recul par rapport au metadiscours qui accompagne les changements sur le Web. Histoire de ne pas se laisser emporter par l'enthousiasme spéculatif ambiant. On pourra me répondre qu'il est important de prospecter et d'analyser les tendances, certes, seulement le moment ou il y a danger, c'est lorsque les auteurs du discours le prennent pour la réalité.
WEB 1,2,3 HALTE AU TECHNICISME
En guise d'introduction je vous livre une video très bien faite à la fois rétrospective et prospective, qui me permettra d'appuyer mon propos.
Cette courte réfléxion s'appuie sur deux textes principalement : La Grande convertion numérique de Milad Doueihi et Le Web 2.0 en perspective par Frank Rebillard.Ne pas oublier la fracture numérique.Cette fracture est multiple, elle tient tout d'abord à la compétence numérique nécessaire à l'utilisation des outils. Un savoir-lire et un savoir-écrire en perpétuel changement qui impliquent une période toujours renouvelée d'alphabétisation souvent oubliée par "l'élite" des Internautes. Cette nouvelle classe qui tend à réintroduire la verticalité dans les échanges tout en clamant sans cesse que le Web est le règne de l'horizontalité. Suivent les fractures logicielles et juridiques. HADOPI l'a bien montré, le Web n'est pas un simple terrain de jeu et les discours à destination des non initiés tendent à oublier la dimension business, capitale sur Internet comme dans toute entreprise. Et les lieux de fracture sont multiples, copyright, DRM, logiciels Open source ou fermés...Pas de Révolution, une évolution.La fausse nouveauté. On prétend aujourd'hui que les échanges horizontaux sont une nouveauté, il faudrait préciser que verticalité et horizontalité se sont toujours complétés et la diffusion de biens culturels en sous-main, de manière informelle, n'est pas nouvelle, on copiait les VHS et le bouche à oreille remonte aux origines de l'homme. "Ce qu'il faut souligner ce n'est pas le caractère disruptif du phénomène, mais sa diffusion élargie et son importance qualitative." (Miège, 2007) Internet est un formidable accélérateur de pratiques existantes.Le fossé social. On parle du "tous journalistes" ou du "We media", seulement après un rapide calcul (détaillé dans le Web 2.0 en perspective) on arrive au resultat que 5% des français sont contributeurs. Une grande majorité de la population ne sait pas (encore) ce qu'est un flux RSS ou un agrégateur de contenu. Même les politiques ne sont pas bien renseignés ! Il y a un manque d'autoréflexivité chez les "power users" et donc un manque de pédagogie vis à vis de ce que l'on considère comme acquis.

F.Lefebvre et le web 2.0
Peut être faudrait il injecter du social dans l'analyse du Web, pour modérer les discours technicistes. Ce n'est pas parce que les outils existent que les pratiques sont généralisées.La science fiction prospective.Cet aspect est important et l'on sait que la Science fiction joue son rôle dans l'innovation. Je suis persuadé que Jules Vernes a aidé la science !Seulement aujourd'hui les imaginaires semblent presque prendre le dessus sur les pratiques. Les discours d'accompagnement n'accompagnent plus, ils précèdent. L'aspect performatif du discours prend une place importante, il suffit presque de nommer une nouveauté pour créer l'illusion qu'elle existe (Web 3, sémantique, squared).Donc mon conseil aux prêtres geeks : soyez pédagogues, analysez les changements mais restez pragmatiques.
Le 11 décembre 2009.

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