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Auditions des Commissaires désignés: l’Europe du caniveau

Publié le 19 janvier 2010 par Subjectif

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Le yo-yo européen n’en finit pas de remplir l’actualité européenne. “The Economist” affirmait récemment que les auditions des commissaires représentaient uniquement la revanche de la “deuxième ligue”, à savoir le Parlement, qui après avoir obtenu le droit d’auditionner les commissaires, voudrait aujourd’hui marquer son territoire et étendre son influence dans le processus de prise de décision européen. L’inconvénient est qu’à force de s’obstiner dans le détail et de devenir pinaillé, les députés ont perdu le grand tableau. Le jeu politico-politicien pourrait être contreproductif pour l’ensemble du système communautaire et se retourner contre le Parlement et son image. Les auditions des Commissaires se sont transformées en interrogatoire, donnant l’impression que les Commissaires désignés sont des méchants criminels et que les députés européens sont des juges d’instruction. Le Parlement européen n’est pas un Commissariat de quartier n’est-ce pas ?

Du pain et du spectacle...

Le spectacle est là, triste à observer, le pain aussi - des allégations non-prouvées et des accusations non-fondées de manque de compétences. Les médias l’exploitent à souhait, nourris par des déclarations à l’emporte-pièce à la Martin Schulz, à la Sargentini, à la Parvanova, à la Cohn-Bendit et j’en passe. Tout le monde est passé à la trappe, Kroes, lady Ashton et Jeleva.

Aujourd’hui les Libéraux, les Socialistes, les Verts cherchent à grignoter du terrain et de l’influence politique au Parlement européen en créant une auréole d’intransigeance et d’exemplarité autour de leurs représentants. A vouloir trop jouer à ce jeu, les groupes en question ont largement dépassé le cadre des auditions et se sont fragilisés. Ils sont rentrés dans le piège de la rhétorique vide et non-constructive.

De surcroît ces attaques organisées signifient que les députés en provenance de ces groupes sont irréprochables au niveau de leur CVs et compétences et de leurs intérêts et participations financières en dehors de leurs activités parlementaires. Vous-y croyez-vous ?

Le cas “Jeleva”: la revanche

La Ministre des affaires étrangères bulgare est devenue la bête noire, la cible préférée et facile d’une campagne de dénigrement massive et malhonnête, soutenue par la plupart des médias européens. Pour l’occasion, même les médias sérieux sont rentrés dans le giron de la presse de caniveaux.

Cependant, le décalage entre les accusations et les faits réels est gros comme une montagne:

  • Mme Jeleva a été soutenue par M. Barroso et le Parti populaire européen.
  • Mme Jeleva a été blanchie par la Commission juridique du Parlement européen et par le Ministère de la Justice bulgare.
  • Aucune entorse à la loi n’a été décelée et les probabilités pour elle de devenir Commissaire ont augmenté d’un cran.

En revanche les blessures sont profondes et je me demande dans quel état d’esprit elle pourra exercer proprement ses devoirs de Commissaire, si approbation s’en suit le 29 janvier 2010 de la Commission Barroso II par le Parlement européen.

Seule consolation, l’échec flagrant pour la presse à scandale, qui n’a pas réussi à mener en bateau les services juridiques des institutions compétentes européennes, mais comme on le sait, l’échec est orphelin et le succès à plusieurs parents.


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