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Avatar, un requiem à une nature disparue

Publié le 19 janvier 2010 par Arsobispo

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Le Monde-forêt de la planète Pandora est d’une tellesplendeur qu’il pourrait faire douter de la réalité dans l’attirance qu’il procure. Il est certes aisé de faire rêver avec des images de synthèses mais l’exercice est ici tellement parfait que je ne serai pas surpris que d’aucuns préférèrent ce monde fictif au notre. Et comment ne pas les comprendre ! On peut fort bien imaginer que notre monde, autrefois, fut aussi beau, si tant est qu’on le limite aux vastes espaces naturels.Mais ce monde est révolu. Pandora, qui, pour mémoire, est dans la mythologie grecque associée à la fécondité, au sens large, la femme de tous les dons, du moins tant qu’elle n’ouvre pas la boite de tous les maux… Pandora, donc, cette planète prolixe, n’existe plus dans notre réalité, qu’au sein d’aquariums ou autres jardins chargés de préserver, ou reconstituer, un prétendu Eden qui a été - depuis sommes toutes peu de temps – irrémédiablement perdu. C’est là qu’Avatar fait mal et est précieux, il est un chant à une nature vierge que l’homme à délibérément fait disparaître. Un film en forme d’obsèques, auquel nombreux sont ceux qui pleureront avec « des regrets éternels ». Un chant funèbre pour clore un chapitre – majeur – de l’histoire de la Terre, même si à la même heure, un autre film, « Océans », peut laisser croire à un sursis, à un espoir.

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Ne parlons pas des indiens – pardon, des Na’vis - qui peuplent ce monde. Eux aussi ont disparu depuis longtemps. Leur deuil a été depuis longtemps consumé. Soyons clair, le général Custer, alias colonel Quaritch, n’est plus crédible aujourd’hui. Le côté humain de l’affaire n’a que peu d’intérêt. James Cameron rabache, un point c’est tout. L’homme est une erreur de la nature. On le sait. Alors pourquoi rajouter un couche sur sa bêtise, sa haine, sa concupiscence. C’est manichéen, certes, mais on s’en fout car de ce côté, il n’y a plus guère d’espoir. Alors comme le suggère le film, pourquoi ne pas simplement renaîtreen autre chose ? La scène ou la vie passe de l’acteur - de chair – à l’avatar – numérique –est à ce titre symbolique et prophétique. Et, quitte à pouvoir choisir, alors autant que ce soit des êtres beaux, grands, forts et tous soudés dans une pensée unique en communion totale et parfaite avec leur environnement. Allelouya !

Sur un tout autre plan, je me demande s’il n’y a pas une autre fin de monde annoncée par ce film. Celui d’un cinéma possédant des acteurs (en chair et en os), des décors naturels,et même une scène, nos salles de projection classiques…

Pour finir, il y a quand même un truc qui me gène dans ce film. Pourquoi faut-il que ce soit comme toujours, un cow-boy qui sauve les indiens ?

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