Réflexion.

La Vie aurait une logique : celle de vouloir contrecarrer l'entropie (cf. les réflexions et thèses fascinantes du chercheur et philosophe Georges Chapouthier). La Vie serait donc, d'abord, survie, étrange volonté de durer, d'où l'"invention" de la reproduction et celle de l'évolution (laquelle témoigne de sa nécessaire adaptation, de sa nécessaire plasticité, de son inventivité sidérante). On peut voir la Vie comme un phénomène qui, par le biais de l'évolution, a réponse à tout. Derrière la multiplicité hallucinante des espèces et le théâtre des chaînes alimentaires et autres inter-connections, se cache, en fait et en dernier ressort, l'unité, la volonté farouche, basique de la Vie, (son intelligence ?).
Qu'est-ce donc que le "sens de la Vie", sinon le dharma des espèces, lequel consiste à subsister le plus longtemps qu'il leur est possible ?
A chaque espèce, son fonctionnement, sa façon de s'organiser (au mieux de ses intérêts, en fonction d'un environnement donné). Si l'Homme a acquis une conscience/culture, c'est certainement, aussi, dans le but de survivre. Mais la conscience/culture n'est-elle pas devenue, à la longue,  une sorte de piège, de "gadget" un peu envahissant ? Ne serait-elle pas en train, actuellement, de se retourner contre l'Homme lui-même ?
L'Homme se demande quel sens a sa vie, mais je soupçonne que la question est mal posée : ne devrait-il pas peut-être plutôt se demander quel sens a sa vie-encombrée-d'une-conscience/culture qui le déborde de toutes parts ?
Car enfin, le sens de sa vie, c'est d'exister avec les siens, de former société afin de pouvoir assurer l'avènement de la génération suivante. Et point barre.
On me rétorquera bien sûr : ce qu'il fait, il le fait parce qu'il est comme ça, parce que c'est sa nature propre.
Et l'on aura tout à fait raison, également.
Voilà bien le hic.

P.Laranco